mardi 2 janvier 2018

Il était une fois, tome 5 : La jeune fille à la tour

Auteur : Eloisa JAMES
Editeur : J'ai lu
Parution : 18 juin 2014
Nombre de pages : 410






De passage à Londres, le duc de Kinross succombe au charme de la ravissante Edith Gilchrist. Parée de toutes les qualités nécessaires à une épouse, elle joue en prime divinement bien du violoncelle. Quelques baisers volés leur promettent déjà mille délices. Pourquoi faire traîner les fiançailles ? Le mariage est rondement célébré. Mais contre toute attente la nuit de noces se passe mal. La jeune femme s'isole dans la plus haute chambre du château de Craigievar. Gowan se retrouve face à un sacré défi : conquérir le cœur et le corps de la Belle de la Tour... sa duchesse.




















Ce que j'en ai pensé



Encore une fois, comme pour le tome 1 (dans la version de l'intégrale), la 4e de couverture donne une fausse information : s'il est vrai que la nuit de noces se passe mal (et que ça ne s'arrange pas ensuite), Edith ne s'isole pas du tout dans la plus haute chambre du château.
La seule tour que l'on trouve dans ce roman est une vieille tour de guet en ruines située aux alentours du château et dans laquelle la jeune femme aime se rendre pour jouer du violoncelle car l'acoustique y est très bonne. 

Mais reprenons du début. Le duc de Kinross, richissime écossais et as de la finance, qui plus est, cherche une épouse, entre autres pour servir de mère à sa jeune demi-sœur de cinq ans dont il a hérité la charge à la mort de leur mère. C'est un homme dont la vie est réglée à la minute près et qui passe ses journées à écouter les rapports de ses serviteurs et de son secrétaire sur ce qu'il se passe sur ses domaines, même quand il s'absente de son fief écossais. Il a organisé un roulement de valets qui partent tous les jours de son château, le rejoignent où qu'il soit en Grande-Bretagne, lui font leur rapport et repartent illico en Ecosse. Autant dire que pour une telle coordination, il en faut, des valets ! Mais ce n'est pas un problème, puisque le château de Craigievar ne compte pas moins de 130 serviteurs en tous genres.

Lors d'un de ses voyages, justement, il tombe fou amoureux au premier regard, pendant un bal, d'Edith Gilchrist, la fille d'un de ses "collègues" financiers. Sans même essayer de la connaître, il demande sa main à son père, et propose un contrat de mariage si avantageux que celui-ci ne peut qu'accepter.

Le duc étant vraiment très pressé de ramener sa fiancée chez lui, il persuade le père d'Edith d'écourter les fiançailles, au mépris des convenances les plus élémentaires, et au risque que tout le monde pense que la date du mariage est avancée parce que la fiancée est enceinte. Car le qu'en dira-t-on, le duc s'en moque royalement. Tout ce qu'il veut, c'est qu'Edith devienne sa femme le plus vite possible.

Les noces ont donc lieu, puis vient la nuit de noces. Et là, la pauvre Edith subit un vrai calvaire car la perte de sa virginité s'avère très douloureuse. Non parce que le duc est brutal. Au contraire, il ne veut que le bonheur de sa bien-aimée. Mais ayant un sens très (trop ?) poussé de l'honneur, il a toujours refusé de perdre son pucelage avec des femmes mariées ou des prostituées, préférant se réserver pour sa future femme. Mais du coup, il est aussi inexpérimenté que son épouse, et ne se rend pas compte que celle-ci souffre atrocement. Car elle fait des efforts surhumains pour le cacher, ne voulant pas lui faire de peine.

Traumatisée par cette expérience, Edith se met à appréhender chaque nuit, d'autant plus que la douleur ne s'estompe pas au fil des jours, et malgré elle, ses réactions corporelles montrent sa crainte de l'acte sexuel. Le duc, voyant bien que quelque chose ne va pas, la questionne, et elle lui avoue qu'elle ressent un peu de douleur, mais en minimise tellement l'intensité que le duc ne se doute pas du calvaire qu'il lui fait subir chaque nuit. Et comment le pourrait-il, alors qu'Edith, appliquant les "bons" conseils de sa belle-mère (la femme de son père, qui l'a élevée et avec laquelle elle s'entend très bien), se met à simuler l'orgasme.

Jusqu'au jour où, voulant à tout prix combler son épouse, le duc s'occupe tellement bien d'elle, mettant un soin tout particulier aux préliminaires, qu'elle finit par avoir un vrai orgasme. Et là, le duc n'étant pas complètement idiot, voit bien la différence. Il rentre dans une colère noire et quitte le château pendant plusieurs jours, laissant Edith seule avec l'armée de serviteurs et sa belle-mère qu'elle avait suppliée de la rejoindre en Ecosse, ne sachant plus comment agir et croyant qu'elle n'était pas normale, avec ses douleurs.

Et c'est là que j'ai abandonné ma lecture. Car tout ce que je viens de vous raconter est en fait très très long. Déjà, le voyage de Londres jusqu'en Ecosse prend des jours et des jours, et chaque jour se ressemblent : Edith s'ennuie toute la journée car elle voyage dans la même "voiture" que son mari, qui passe son temps à écouter les rapports de son secrétaire et à étudier des documents avec lui ; et la nuit, elle subit ses assauts fougueux, serrant les dents pour ne pas hurler de douleur.

Et puis, quand enfin ils arrivent en Ecosse, il ne se passe pas grand-chose de plus. Hormis ces problèmes d'ordre intime, il est tout le temps question de la possessivité du duc et de la résistance d'Edith, qui refuse d'appartenir à quelqu'un et le clame haut et fort. Elle n'a pas une envie folle d'être mère et ne veut pas passer sa vie à régler les innombrables problèmes d'organisation inhérents à la gestion d'une demeure aussi vaste que le château de Craigievar. Tout ce qu'elle veut, son unique but dans la vie et son unique plaisir, c'est jouer du violoncelle. Et elle y passe un temps fou ! L'auteure est assez douée pour décrire les sensations qu'Edith ressent grâce à la musique, c'est vrai. N'empêche que là aussi, je me suis ennuyée. 

Heureusement que la belle-mère arrive ! Car j'ai adoré ce personnage ! Affectueuse, exubérante, gaie et fantasque, elle apporte une bouffée de fraîcheur dans tout cela. Ne pouvant pas avoir d'enfants, elle en souffre énormément, et son mariage avec le père d'Edith est une catastrophe à cause de cela. Alors quand elle arrive au château et se retrouve face à face avec la petite sœur du duc, sorte de petite peste qui se montre exécrable avec tout le monde et a rejeté Edith immédiatement, le miracle a lieu. L'entente entre l'enfant et la femme regorgeant d'amour maternel inemployé est immédiate et la petite fille s'en trouve transfigurée. 

Les deux personnages principaux, eux, ne sont pas spécialement attachants et ne s'affrontent pas en ces joutes verbales spirituelles qui m'ont tant amusées dans les précédents tomes de la série. Et c'est peut-être cela qui m'a le plus manqué ici. 


Conclusion : Une romance dont le côté original (les rapports sexuels douloureux, fait assez rare dans les romances pour être souligné) est malheureusement gâché par trop de longueurs et de scènes répétitives, et l'absence de l'humour qui caractérisait les précédents tomes. L'histoire la moins réussie de cette série, pour moi.

Ma note : 13/20



Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :




















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