mardi 21 juin 2016

Tara Duncan, tome 1 : Les Sortceliers

Auteur : Sophie AUDOUIN-MAMIKONIAN
Editeur : France Loisirs
Parution :  2006
Nombre de pages : 480







Magister, le Maître des Sangraves, a décidé de s'emparer coûte que coûte de Tara'tylanhnem Duncan, dite Tara. Afin d'échapper au maléfique " Homme au Masque ", la jeune fille doit s'enfuir sur AutreMonde en compagnie de Manitou, son arrière-grand-père transformé en labrador par un sort malencontreux. Sous la protection du fantasque Maître Chem, Haut mage du royaume du Lancovit, elle y découvrira les sortceliers, le malicieux Palais Vivant, les Vampyrs, les Chimères, les Harpies et toute une pléiade d'amis parfois... inattendus. Du royaume des Limbes où sévissent les démons au somptueux Palais impérial d'Omois, de la forteresse grise des Sangraves à l'île maudite des Roses Noires, Tara Duncan nous entraîne dans un univers peuplé de créatures fantastiques et baroques, à la découverte de son identité. 





Ce que j'en ai pensé



Tara est une jeune fille de 12 ans, élevée par sa grand-mère depuis que ses parents sont morts, dix ans plus tôt. Depuis quelque temps, elle s'est rendue compte qu'elle avait certains "dons", comme par exemple, faire léviter son meilleur ami Fabrice, mais elle ne les maîtrise pas vraiment (c'est le moins qu'on puisse dire), et surtout, elle ne veut pas que sa grand-mère le sache, car celle-ci n'est pas commode du tout, et elle craint sa réaction. Alors quelle n'est pas sa stupéfaction quand elle surprend une conversation de sa grand-mère avec le père de Fabrice et qu'elle comprend que non seulement elle est au courant de ses "capacités", mais qu'elle aussi en possède, car toutes les deux sont des Sortcelières, mais qu'elle ne veut pas que Tara utilise ses pouvoirs car elle a fait une Promesse de sang au père de celle-ci avant sa mort (et que si elle ne la tient pas, elle en mourra) : la promesse que Tara ne serait jamais Mage, c'est-à-dire une sortcelière de haut niveau. 
Comme si cela ne suffisait pas, elle apprend également que son labrador est en fait son arrière-grand-père, transformé en chien à la suite d'un sort d'immortalité aux effets secondaires inattendus. 
Mais elle n'a pas le temps de se remettre de toutes ces révélations car la même nuit, sa maison est attaquée par des créatures bizarres commandées par un homme portant un masque gris, qui essayent de l'enlever et blessent sa grand-mère.
Et c'est pour la protéger que sa grand-mère l'envoie sur AutreMonde avec son "chien" Manitou.
Là, un monde extraordinaire l'attend...



J'avais lu ce livre il y a environ 10 ans, mais je ne me rappelais quasiment de rien. A peine avais-je gardé l'image floue d'un vieux sorcier se transformant en dragon, mais c'était tout.
Aussi ai-je réellement été surprise de me régaler autant à la lecture de ce premier tome.

Ce qui frappe en premier lieu, c'est la richesse de l'univers créé par l'auteur, et l'imagination qu'elle a déployé pour inventer un monde où la magie serait partout présente et naturelle. 

On sent qu'il y a eu beaucoup de préparation et qu'elle a voulu rendre ce monde le plus réel possible, en le représentant sur une carte et en ajoutant un lexique à la fin du livre, présentant AutreMonde, ses pays et ses peuples. Il s'agit d'une planète entière, avec ses continents, ses océans, ses Royaumes, ses Empires, ses nations, où toutes les créatures magiques sont représentées : les nains, les géants, les elfes, les vampires, les gnomes, les lutins, les fées, les démons, les sortceliers... Et il y a même des humains sans pouvoirs.

Le lexique comprend aussi la faune et la flore d'AutreMonde, des plantes et animaux tous plus étranges les uns que les autres. 

L'auteur a fait un gros travail sur les termes, le vocabulaire propre à cet univers, afin qu'il ne ressemble à rien de déjà connu, et j'ai trouvé que c'était très réussi.


Par exemple, les Mages expliquent à Tara qu'ils sont des "sortceliers", ce qui veut dire "ceux qui savent lier les sorts" et non pas des "sorciers", ce terme étant une déformation de "sortcelier" par les humains.

J'ai vraiment aimé découvrir cet univers en même temps que Tara et je me suis autant émerveillée qu'elle devant ses merveilles et ses... bizarreries.







J'ai surtout adoré le Palais royal "vivant" de Travia, la capitale du Lancovit, où Tara est reçue, qui fait apparaître des paysages sur ses murs en fonction de ses humeurs et taquine les nouveaux venus en les effrayant grâce à d'horribles illusions.





Le personnage de Tara est très réussi. Elle possède la fraîcheur, l'innocence et l'impulsivité de ses 12 ans, mais elle est également très intelligente et volontaire.
Sa gentillesse, sa générosité, son physique assez remarquable et ses pouvoirs exceptionnels lui attirent la sympathie immédiate d'un petit groupe de jeunes sortceliers composé d'un demi-elfe (moitié elfe, moitié sortcelier), d'un futur Voleur  - sur AutreMonde, les Voleurs ne sont pas des bandits mais des sortes d'agents secrets qui travaillent pour les gouvernements -, d'une princesse royale ayant d'étranges capacités, et de Fabrice, qui était censé être un Nonsos - comprenez, un "non-sortcelier" - mais a finalement développé des pouvoirs, à la surprise générale, et a donc aussi été envoyé sur AutreMonde pour apprendre à les utiliser. Tous ce petit monde deviendra ses meilleurs et plus fidèles amis, et c'est avec eux qu'elle va vivre toutes ses aventures.

Ces jeunes ont tous une personnalité et des "talents" bien spécifiques, et leur rôle dans l'histoire n'est pas du tout secondaire. Chacun à sa manière est sympathique et je me suis tout de suite attachée à eux autant qu'à Tara.

Bien sûr, cela fait immanquablement penser à Harry Potter et ses deux inséparables amis, sauf que là ils sont 5, plus Manitou le labrador/arrière-grand-père qui les suit où qu'ils aillent, ainsi que leurs Familiers respectifs (un Familier est un animal qui accompagne chaque sortcelier et est lié à lui par un lien magique très fort, qui leur permet de communiquer et de ressentir les émotions de l'autre).

Leur amitié est très forte et même s'ils se chamaillent et se taquinent sans cesse, chacun donnerait sa vie pour les autres. Et cela contribue à les rendre d'autant plus indispensable à l'histoire.

Les personnages adultes ne sont pas en retrait pour autant, et sont également assez hauts en couleurs. J'ai particulièrement aimé Maître Chem, le Haut Mage, qui est très efficace au niveau magie, mais apporte une bonne dose d'humour au récit par ses réactions, ses étourderies et maladresses.

L'humour est d'ailleurs très présent, dans ce livre, et même si je l'ai trouvé parfois un peu enfantin et les ficelles un peu grosses (ce qui est somme toute normal puisqu'on est sur de la littérature "jeunesse"), il m'a parfois fait franchement sourire ou rire, et j'ai beaucoup aimé cet aspect-là.

Mais attention, je ne veux pas dire que tout est sujet à rigolade ! Il y a des moments très sérieux, des passages émouvants, et surtout, beaucoup d'action et de rebondissements.

On ne s'ennuie pas une minute et on tourne les pages sans s'en apercevoir. Il y a du suspens, on tremble pour nos petits héros et on est heureux pour eux quand ils s'en sortent.



Conclusion : De l'action, des rebondissements et coups de théâtre ininterrompus, de l'humour, des personnages attachants, un univers très riche, une intrigue basique mais palpitante... Ce premier tome est un pur régal, qui donne envie de découvrir la suite !


Ma note : 17/20







2 commentaires:

  1. Une chronique qui fait plaisir à lire ! Tara Duncan est une très jolie série, cela m'étonne de voir si peu d'avis positifs à son sujet !

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    1. Et moi ça me fait plaisir d'avoir un commentaire sur ma chronique ! C'est tellement rare ! ;-)
      Je pense que les gens qui n'ont pas aimé Tara Duncan sont ceux qui idolâtrent Harry Potter. J'adore Harry Potter, mais je trouve que Tara Duncan est également une très bonne série, pleine de fraîcheur et de rebondissements. Et surtout, l'univers n'est pas du tout le même, ce n'est pas une pâle copie de HP, c'est autre chose ! Même s'il y a forcément des points de ressemblance, c'est quand même très différent. En tout cas, je ne vois pas pourquoi on n'aimerait pas les deux séries. :-)

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