mercredi 7 septembre 2016

La Troisième prophétie

Auteur : Gérard RAYNAL
Editeur : TDO
Collection : Poche
Parution :  4 juillet 2016
Nombre de pages : 520







La Troisième Prophétie de Jean de Jérusalem, qui annonce la fin de la Chrétienté et l’hégé­monie de l’Islam sur les peuples d’Europe, a disparu. Sa trace se perd à Saint-Michel-de-Cuxa, un monastère du sud de la France… 
La Main Noire, une Organisation rendue célèbre par l’as­sassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo en 1914, cherche à tout prix à se l’approprier pour servir ses ambitions criminelles. La divulgation du texte serait en effet de nature à créer le chaos mondial… 
Pris dans le tourbillon de ce complot aux rami­fications internationales, l’abbé Salvat, simple curé de village et Vincent, un jeune paysan à la recherche de sa mère, vont s’apercevoir que cette dernière est liée à la disparition du manuscrit. De Pise au lac de Garde, en passant par Séville et le Duomo de Milan, ils vont tenter de remonter, énigme après énigme, jusqu’à la prophétie tant convoitée. 




Ce que j'en ai pensé



Voilà un livre que l'on m'a mis dans les mains sans que je l'ai choisi, pour que je le lise et donne mon avis.

Je l'ai donc lu, et je ne le regrette pas du tout, car j'ai passé un très bon moment.

Pourtant, au départ, je n'étais pas très enthousiaste car je me méfie des romans estampillés "thrillers ésotériques". Ils ont tellement été la mode, après le succès énorme du Da Vinci Code, qu'on a publié à peu près tout et n'importe quoi, et rarement du très bon.

Pour ma part, je n'en ai lu que deux, avant celui-ci, et les deux m'ont déçue : le Da Vinci code, justement, et La Règle de Quatre. Je les ai tous les deux trouvés pas mal, mais vraiment sans plus. 

J'ai donc été agréablement surprise, car ce petit thriller sans prétention était vraiment sympathique.

Basé sur une histoire de prophétie assez originale, l'intrigue est très simple, malgré toutes les péripéties et rebondissements, et on n'a aucune difficulté à comprendre tous les tenants et aboutissants.

Nous sommes en 1920, dans la région de Perpignan. Vincent, un jeune paysan, apprend de la bouche de sa mère mourante qu'elle n'est pas sa mère. Abasourdi, il questionne un ouvrier du domaine de ses parents, qui lui révèle que sa vraie mère était une jeune ouvrière qui a travaillé là il y a environ 18 ans, que le patron du domaine (le père de Vincent) l'a forcée à de nombreuses reprises à avoir des relations sexuelles avec lui, relations qui ont abouties à une grossesse, et que quand elle a mis son enfant au monde, le patron le lui a pris et l'a chassée du domaine. 
Vincent décide sur-le-champ de partir à la recherche de cette mère qu'il n'a jamais vue et pour cela, remonte la piste de toutes les maisons où elle a travaillé, en commençant par la dernière en date. En se présentant à l'entrée du domaine où il pense trouver sa mère, il est reçu de façon très violente par des hommes inconnus à la mine patibulaire, qui le brutalisent et le chassent. Comprenant qu'il se passe quelque chose d'anormal et très inquiet, non seulement pour sa mère mais aussi pour son amie Blanche, qui habite là, il court chez le curé du village, l'abbé Salvat, chez qui sa mère a également travaillé, et ensemble, ils essayent de remonter sa piste. Une piste qui va être jonchée de cadavres de moines, car les terroristes qui recherchent le document éliminent méthodiquement tous les spécialistes qui ont travaillés sur le texte prophétique.


A mon avis, les personnages principaux sont la grande force de ce roman : très sympathiques, ce sont des gens simples, naturels, généreux, solidaires et l'on s'attache tout de suite à eux. Des gens du sud, dans ce qu'ils ont de meilleur : la convivialité, la chaleur humaine, le verbe haut, le caractère un peu "soupe au lait" mais avec un bon fond... L'auteur est un natif de la région, et cela se sent, aussi bien dans les dialogues, où la façon de parler et les expressions du coin sont largement utilisées, que dans la façon qu'il a de décrire ces gens et ce pays catalan qu'il doit aimer profondément.

Et j'avoue que, étant moi aussi de cette région (juste quelques kilomètres plus haut), ça doit être en grande partie pour cela que j'ai autant apprécié ce roman.


Il y a tout d'abord Vincent, jeune homme d'une vingtaine d'années environ, très touchant dans sa recherche désespérée de sa mère et dans ses sentiments purs et profonds pour la douce Blanche, sa bien-aimée.

Ensuite, il y a  l'abbé Salvat, qui incarne l'archétype même du bon curé de campagne, jovial, bon vivant, indulgent et généreux, plein de bon sens et de bonne volonté, qui se sent parfois écrasé et dépassé par les événements, mais qui refuse de baisser les bras car cela reviendrait à trahir Vincent, pour lui. 
Mais sous ses airs débonnaires et modestes, il cache une intelligence vive et des trésors insoupçonnés d'astuce.

Qui dit curé dit bonne du curé, et celle de l'abbé Salvat, Maria-Léna de la Compassion (rien que son nom annonce la couleur) est adorable : gentille, accueillante, dévouée, intelligente et surtout, fin cordon bleu, elle participe à sa façon à l'enquête en donnant son avis, toujours judicieux, logique et sage, et en étant toujours là pour réconforter ses protégés (l'abbé et Vincent) en cas de coup dur.

Et enfin, il y a Anatole Salvat, le frère de l'abbé, gendarme de son état, qui s'avère très utile de part son statut, et qui participera activement aux événements, ainsi que Victor, son fils, du même âge que Vincent, colosse bienveillant toujours prêt à donner un coup de main.

L'intrigue en elle-même, je l'ai trouvée intéressante, palpitante même. On se prend au jeu, à espérer vraiment que le jeune Vincent retrouvera la trace de sa mère et la tirera des griffes de l'Organisation terroriste, et que lui et l'abbé Salvat mettront la main sur le fameux manuscrit qui contient la prophétie avant les tueurs, évitant ainsi un chaos mondial.

Ce que j'ai aimé, c'est que les protagonistes mènent leur enquête comme ils peuvent, avec leurs petits moyens, et n'accomplissent pas de grands exploits qui feraient complètement perdre la crédibilité de l'ensemble. Ils savent qu'ils ont mis le doigt sur une affaire qui les dépassent et qu'ils n'ont comme atouts que leur bon sens, leur connaissance des Saintes écritures, de la région et de ses habitants et un frère gendarme (celui de l'abbé) pour s'en sortir.

A chaque fois que l'enquête semblait au point mort, un petit indice ou une idée qu'ils n'avaient pas eu jusque-là la faisait repartir, mais sans que cela paraisse artificiel. Au contraire, j'ai trouvé que tout sonnait toujours juste et naturel.

Au niveau de l'action, il ne faut pas oublier qu'on est en 1920, dans un milieu rural, donc il ne faut pas s'attendre à des combats épiques ou des courses-poursuites échevelées. Mais tout n'est pas statique pour autant. Bien au contraire, les personnages se déplacent beaucoup, que ce soit à l'intérieur de la région ou plus loin, et même à l'étranger, puisqu'ils iront jusqu'en Espagne et en Italie.

Détail amusant : les interventions de la gendarmerie et la façon d'enquêter de la police m'ont parfois fait penser à la série Les Brigades du Tigre, série que j'adorais et qui se passait à cette époque-là. Et j'ai trouvé que cette influence rajoutait encore du charme à ce roman.


Conclusion : Un thriller ésotérique à l'accent du sud qui sort de l'ordinaire. La plume de l'auteur est très agréable, les personnages hyper attachants et l'intrigue passionnante. C'est bien simple, je ne me suis pas ennuyée une seconde. 

Ma note : 16/20





3 commentaires:

  1. Hmm ca m'a l'air vraiment intéressant. Je confirme que le fait qu'un livre se passe dans un coin que l'on aime joue dans l'appréciation xD On est tous chauvin pour notre région :P

    Mais sinon, belle chronique, elle me donne envie de le lire. A mettre dans la Wish ;) Du coup, tu vas relire d'autres livres ésotériques, ou d'autres livres de cet auteur ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que j'ai vraiment aimé lire les dialogues avec les expressions d'ici, et les noms de villes et villages que je connais au moins de nom, car cela se passe dans les Pyrénées-Orientales et moi je suis dans l'Aude, c'est-à-dire juste 50 km au-dessus.
      J'ai déjà un autre livre de cet auteur à lire, car c'est ma soeur qui les a acheté à l'auteur lui-même lors d'une séance de ventes-dédicaces dans une galerie marchande de chez nous. Mais ce n'est pas un thriller ésotérique. C'est une fresque historique sur l'histoire de notre région, le "pays cathare".
      Pour les thrillers ésotériques, oui, pourquoi pas, à l'occasion. Mais quand je lis les résumés, j'ai l'impression qu'ils se ressemblent tous.
      Tu en as lu des bons, toi ?

      Supprimer
  2. J'ai lu très peu de thrillers de ce genre, justement parce qu'ils ont été un peu trop «à la mode» à mon goût ! Mais ton avis me donne bien envie pour le coup.

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un petit mot, ça fait toujours plaisir ! :-)