mardi 1 mai 2018

Pandora

Auteur :  Anne RICE
Editeur : Pocket (Terreur)
Parution : 2000
Nombre de pages : 318








Je suis une vampire. Bientôt deux mille ans. Pourtant, je me souviens, comme si c'était hier, de ma vie mortelle, de mes fantasmes d'adolescentes, de ma première rencontre avec Marius, de mon mari, de mes amants. Jamais je n'oublierai mes visites au temple d'Isis, les persécutions de ses adeptes, le début du cauchemar, ni les complots de la Rome d'Auguste, les trahisons, les massacres... Mon père assassiné sous mes yeux. La fuite à Antioche. L'espoir d'une nouvelle vie. Et toujours les rêves. Rêves où je me repais de sang. Rêves à la fois troublants et terrifiants. Rêves prémonitoires.
















Ce que j'en ai pensé



Si ma lecture de Memnoch le démon avait été plutôt mitigée et m'avait poussée à me poser des questions sur les motivations de l'auteure, on peut dire que ce tome-ci m'a réconciliée avec cette série !

En effet, j'ai dévoré ce roman. Ce qui m'a le plus séduite, c'est que cela se passe dans la Rome antique, du temps de l'Empereur Auguste. Et comme j'adore les ouvrages sur l'Antiquité, que ce soit sous forme d'essais ou de romans, j'étais dans mon élément.

A travers l'histoire de Pandora, qui s'appelle en réalité Lydia, et en assez peu de pages - contrairement à son habitude - l'auteure nous plonge dans les us et coutumes de la vie romaine, et l'on a vraiment l'impression d'y être. Je ne sais pas quel est son truc (ça doit être le talent, en fait), mais sans faire de grandes descriptions ni de cours d'histoire, elle nous fait comprendre et entrevoir ce qu'était la vie des habitants de la Rome de cette époque.

Nous voyons l'existence de Lydia se dérouler, de son enfance à l'âge adulte. Une existence heureuse, choyée, aisée, dans une maison luxueuse et une famille unie (enfin, en apparence). Son père est la personne la plus importante du monde, pour elle. Ils ont un lien très fort. Elle réussit toujours à le faire rire et à l'attendrir avec ses chansons mêlées de taquineries, et il a tendance à être d'une grande indulgence envers elle.

C'est un homme influent, à cet époque, et il a beaucoup d'amis. Parmi ceux-ci, il en est un dont Lydia va tomber immédiatement et irrémédiablement amoureuse dès la première fois qu'elle le verra, alors qu'elle n'a que dix ans et lui vingt-cinq, et qui n'est autre que Marius. A cette époque, il n'est pas encore un vampire et, tombant lui aussi sous le charme de la fillette, il demandera sa main à son père. Même si, apparemment, cela n'était pas plus choquant que cela à cette époque, le père refuse, et Lydia ne reverra pas Marius avant des années.

Mais la vie à Rome à cette époque n'a pas que des bons côtés, même pour les riches. Ainsi, nous voyons que quand un Empereur est remplacé par un autre, les fidèles du premier, même s'ils se faisaient discret au niveau politique et vie sociale, risquent leur peau à tout moment, pour peu que quelqu'un les dénonce. C'est ce qui arrive à la famille de Lydia quelques années plus tard. Trahie par l'un de ses propres membres, elle va être entièrement massacrée, purement et simplement, femmes et enfants compris.

Aidée par son père qui organise sa fuite avant de mourir, Lydia se réfugie à Antioche. C'est là qu'elle prendra le nom de Pandora, pour plus d'anonymat. Là, après une brève période où le chagrin manque la faire devenir folle, elle commence à organiser sa vie, et ne trouve finalement pas si désagréable d'être libre et indépendante.

Elle est la maîtresse de sa demeure, possède quelques esclaves qui lui sont entièrement dévoués et qu'elle traite comme de vrais êtres humains - ce qui n'était pas souvent le cas -, se promène dans la ville, discute avec les philosophes qui abondent à chaque coin de rue et passent leur vie à palabrer devant un parterre d'"étudiants"... 

Mais surtout, elle passe beaucoup de temps dans le Temple d'Isis. Car bien qu'au moment où débute le récit de sa vie, elle ait environ trente-cinq ans et ne soit donc plus une jeune fille, il faut savoir que dans sa jeunesse, à Rome, Pandora a été initiée aux mystères de ce Temple d'Isis, une religion venue d'Egypte mais "romanisée", et qui ne concerne apparemment que les femmes. 

Mais au fil du temps, ayant été une femme mariée et très occupée, elle a délaissé ce culte (oui, Pandora a été mariée et s'est retrouvée veuve assez jeune, ce qui était très courant à cette époque). Et ce qui la pousse à retourner au Temple maintenant, c'est que sur le bateau qui l'a amenée à Antioche et même après, une fois arrivée et bien installée dans sa nouvelle maison presque aussi belle que l'ancienne, elle a commencé à faire des rêves affreux et terriblement réalistes, dans lesquels elle se voit poursuivie, et en même temps, où elle se sent en proie à une atroce soif de sang. Ne comprenant pas ce que signifient ces rêves, elle se précipite donc au Temple d'Isis d'Antioche, pour obtenir des réponses.

Elle ne le sait pas encore, mais cette démarche va l'amener à retrouver Marius, qui, entre-temps, est devenu un vampire, et qui va changer sa vie à tout jamais.

Comme je le disais, j'ai trouvé que le "décor" historique était extrêmement bien rendu, dans ce roman, et j'ai pris un énorme plaisir à le lire.

J'ai aimé également tous les personnages qui gravitent autour de Pandora : son père, d'abord, homme chaleureux, cultivé que Pandora respecte et aime énormément, et puis Marius, bien sûr, avant et après sa transformation, magnifique spécimen masculin aussi grand que musclé, aux longs cheveux blonds et - déjà à cette époque - passionné d'Histoire. Mais j'ai également grandement apprécié Flavius, l'esclave à la jambe d'ivoire, fier, fort et cultivé, qui s'efforce de la protéger malgré elle.

Car il faut le dire, vivre aux côtés de Pandora n'est pas de tout repos, et pour tout dire, elle m'a souvent agacée. Je l'ai trouvée assez théâtrale, les sentiments et les réactions toujours exacerbés, limite hystérique, même. Après, il faut reconnaître qu'elle vit des choses dures, que sa vie se trouve complètement chamboulée du jour au lendemain, et qu'on peut comprendre qu'elle soit un peu secouée. Mais même par la suite, dans diverses circonstances, je l'ai trouvée un peu trop... excitée, emportée. En un mot, exaspérante

Ce qui, de plus, est en total contraste avec l'image d'une femme calme, posée, imperturbable, même, que l'on a d'elle au début du roman, quand elle rencontre David dans le café où il lui demande de raconter son histoire. Bon, d'accord, à ce moment-là, elle a deux mille ans. C'est sûr qu'elle a eu le temps de se calmer et d'avoir une vision de la vie un peu plus stoïque. Mais bon...

Ce roman marque aussi le "retour" - quoique, techniquement, cela se passe bien avant leurs précédentes apparitions - du Roi et de la Reine des vampires, Enkil et Akasha, qui sont déjà, à cette époque, semblables à des statues vivantes, et que Marius cache et protège des autres buveurs de sang qui n'ont qu'une seule idée en tête : boire leur sang. J'ai toujours adoré, dans cette série, les passages sur ce couple originel, et ça a encore été le cas dans ce tome. Il se dégage une telle ambiance de puissance, de solennité et de majesté, dans les pages où ils apparaissent que je suis toujours émerveillée et impressionnée.

En revanche, et contre toute attente, j'ai été beaucoup moins passionnée par la relation de Marius et Pandora, une fois qu'elle est devenue vampire. C'est une relation trop passionnelle et conflictuelle à mon goût. Ils ne cessent de se disputer pour tout, car leur point de vue sur la vie et le monde sont totalement à l'opposé, et j'ai trouvé ça vraiment dommage, car ils auraient pu former un couple parfait et magnifique à tous les points de vue.



Conclusion : Un tome qui m'a réconciliée avec la série. L'écriture de l'auteure est envoûtante et immersive, et l'on se retrouve complètement embarquée dans l'histoire de Pandora, même si le personnage lui-même est parfois agaçant. L'aspect historique est très bien rendu, au point qu'après ce roman, j'ai eu envie de me plonger dans un bain de lectures sur l'Antiquité. Ce côté-là est tellement réussi, même, qu'il en éclipse presque le sujet principal : la transformation de Pandora en vampire et ce qui va s'ensuivre. Presque, mais pas tout à fait, il ne faut pas exagérer... 😉


Ma note : 17/20




Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :






















3 commentaires:

  1. C'est sur que vu ce que tu dis sur ce tome et le suivant, Anne Rice a tendance à nous faire des personnages exaltés et théâtraux un peu extrême :P
    Mais si tu l'as apprécié c'est le principal ^^

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    1. Oui, c'est vrai. Lestat lui-même est un peu théâtral, mais dans la limite du raisonnable. Alors que Pandora, c'est vraiment trop, à certains moments. Et Armand, c'est encore pire. lol

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  2. Je partage totalement cet avis ! j'aime beaucoup cette saga et j'ai beaucoup apprécié ce tome, qui comme toi, m'a réconcilié avec l'auteure car j'avais été un peu déçue de certains de ces romans...

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