Editeur : Pocket
Parution : 5 septembre 2013
Nombre de pages : 288
Ethelred Tressider écrit des romans policiers sous trois noms différents. Et, ces temps-ci, il a trois fois plus de problèmes que n’importe qui. Avec l’inspiration d’abord, qui commence à lui faire sérieusement défaut, avec son agent littéraire ensuite, l’encombrante Elsie, qui n’aime ni la littérature ni les écrivains, avec son ex-femme enfin, Géraldine, qui vient de disparaître mystérieusement. Lorsque le corps de celle-ci est retrouvé près de chez lui et que la police évoque la piste d’un tueur en série, l’infatigable Elsie pousse notre brave romancier à exploiter d’hypothétiques talents de détective pour résoudre cette étrange affaire qui, elle en est convaincue, saura lui rendre l’inspiration. Mais y a-t-il vraiment un tueur en série ? Et si oui, est-ce vraiment lui qui a tué Géraldine ?
Intriguée et amusée par le titre, j'avais envie de savoir si le contenu était aussi sympathique qu'il en avait l'air. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue !
J'ai eu le sourire aux lèvres du début à la fin, tellement j'ai aimé le style de l'auteur, et surtout son humour. La façon dont ses personnages racontent cette histoire et parlent d'eux-mêmes, des autres et de la vie en général, est simplement irrésistible. Un mélange d'ironie, d'autodérision et de fatalisme... Je ne sais même pas comment décrire cet humour, mais je l'adore !
Dans un genre totalement différent, cela me fait penser à du Terry Pratchett. Ce genre d'humour où l'on se moque d'un genre littéraire mais tout en en respectant les codes et en réussissant à nous en donner un très bon spécimen.
L'auteur pratique également l'autodérision sur lui-même, vu qu'il est beaucoup question des auteurs de polars (forcément, étant donné que le personnage principal - et accessoirement un des deux narrateurs - en est un), et qu'il ne leur jette pas vraiment des fleurs, surtout quand c'est Elsie, l'agent littéraire, qui parle.
D'ailleurs, on a un exemple type de cet humour un peu acide, quand, après neuf chapitres dont le narrateur est l'écrivain, on change tout à coup de narrateur au dixième chapitre, et qu'il commence ainsi : "S'il y a bien une chose qui me tape sur le système, c'est de commencer un nouveau chapitre et de m'apercevoir que ce con de narrateur a changé." Inutile de préciser que là, c'est Elsie qui parle et que j'ai trouvé cette entrée en scène excellente !
Elsie est un personnage haut en couleurs ! Petite et très ronde, elle s'habille une ou deux tailles trop justes car elle aime que ce soit "près du corps", et toujours dans des couleurs voyantes, ce qui ne contribue pas à l'amincir. Elsie n'aime pas la littérature, méprise les écrivains et encore plus les lecteurs, ce qui est un comble pour un agent littéraire. Elle a deux passions, dans la vie : le chocolat et les 12,5% qu'elle gagne sur les ventes de livres de "ses" auteurs. Présentée comme ça, elle pourrait paraître légèrement antipathique, mais ce n'est pas du tout le cas.
D'abord, son naturel, son franc-parler, son culot et son optimisme nous la font immédiatement apprécier, mais en plus, elle a bon cœur, dans le fond, et en dépit des apparences, elle aime vraiment beaucoup Ethelred. Et tout ceci confondu en fait un personnage réellement attachant.
Ethelred, lui, est un écrivain d'une cinquantaine d'années en pleine crise d'inspiration, voire existentielle.
Il écrit des romans sous trois noms différents, mais tous ses livres sont médiocres et les ventes lui permettent à peine de vivre.
N'en déplaise à son agent, qui pense que c'est inutile et surtout, qu'il n'en est pas capable, il voudrait écrire une vraie oeuvre littéraire, LE livre de sa vie. Elsie lui réclame un énième tome de sa série policière, mais il n'y arrive pas. D'ailleurs, à plusieurs reprises, l'auteur nous donne à lire plusieurs débuts de romans qu'Ethelred tente d'écrire, puis qu'il supprime purement et simplement. J'ai bien aimé ces "romans dans le roman".
Est-ce sa nature profonde ou la crise qu'il traverse, mais Ethelred est un personnage assez désabusé et qui manque de confiance en lui.
Quand on vient lui annoncer que son ex-femme a disparu, puis que son corps a été retrouvé, il ne manifeste quasiment aucune émotion, comme si cela ne le touchait pas.
Il est obligé d'enquêter sur les derniers mois de sa femme par la force des choses, puisqu'il est nommé exécuteur testamentaire, et que pas mal de monde lui demande des comptes, mais lui-même n'est pas du tout motivé, et il dit même à plusieurs reprises qu'il se moque de savoir qui l'a tué et surtout, que ce n'est pas son boulot de le découvrir, mais celui de la police.
Heureusement qu'Elsie est là, car elle, elle veut savoir, et avec son dynamisme, son culot et sa curiosité, elle accumule les gaffes, et Ethelred est bien obligé de suivre le mouvement pour les rattraper ! Mais n'allez pas en conclure qu'Ethelred est un personnage mou, ennuyeux ou triste, car il n'en est rien, et il nous réserve même quelques surprises.
Au final, tout cela donne une enquête plutôt originale sur fond de campagne anglaise pluvieuse, dans laquelle on se s’ennuie pas, et dont la fin m'a réellement étonnée.
Personnellement, je n'en avais jamais lu de semblable, mais j'en redemande ! Bien que, pour moi, le vrai intérêt de ce roman ne soit pas tant l'enquête proprement dite, même si elle est bien ficelée, que l'ambiance, les personnages et l'esprit qui y règnent.
Conclusion : Un petit bijou d'humour et d'autodérision ! L'enquête est bien menée mais ne représente pas le plus important, à mon sens, comme si elle était plutôt un prétexte qui permette à l'auteur d'installer une ambiance, un état d'esprit, dans un petit univers rempli de personnages attachants et inoubliables et de révéler ainsi tout son talent et son humour.
Ma note : 17/20
Ce livre était le 2e lu dans le cadre du Challenge Pioche dans ma PAL ! et m'avait été choisie par ma binôme Marval/Christine. Merci, tu as (encore une fois) très bien choisi !
Ethelred Tressider écrit des romans policiers sous trois noms différents. Et, ces temps-ci, il a trois fois plus de problèmes que n’importe qui. Avec l’inspiration d’abord, qui commence à lui faire sérieusement défaut, avec son agent littéraire ensuite, l’encombrante Elsie, qui n’aime ni la littérature ni les écrivains, avec son ex-femme enfin, Géraldine, qui vient de disparaître mystérieusement. Lorsque le corps de celle-ci est retrouvé près de chez lui et que la police évoque la piste d’un tueur en série, l’infatigable Elsie pousse notre brave romancier à exploiter d’hypothétiques talents de détective pour résoudre cette étrange affaire qui, elle en est convaincue, saura lui rendre l’inspiration. Mais y a-t-il vraiment un tueur en série ? Et si oui, est-ce vraiment lui qui a tué Géraldine ?
Ce que j'en ai pensé
Intriguée et amusée par le titre, j'avais envie de savoir si le contenu était aussi sympathique qu'il en avait l'air. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue !
J'ai eu le sourire aux lèvres du début à la fin, tellement j'ai aimé le style de l'auteur, et surtout son humour. La façon dont ses personnages racontent cette histoire et parlent d'eux-mêmes, des autres et de la vie en général, est simplement irrésistible. Un mélange d'ironie, d'autodérision et de fatalisme... Je ne sais même pas comment décrire cet humour, mais je l'adore !
Dans un genre totalement différent, cela me fait penser à du Terry Pratchett. Ce genre d'humour où l'on se moque d'un genre littéraire mais tout en en respectant les codes et en réussissant à nous en donner un très bon spécimen.
L'auteur pratique également l'autodérision sur lui-même, vu qu'il est beaucoup question des auteurs de polars (forcément, étant donné que le personnage principal - et accessoirement un des deux narrateurs - en est un), et qu'il ne leur jette pas vraiment des fleurs, surtout quand c'est Elsie, l'agent littéraire, qui parle.
D'ailleurs, on a un exemple type de cet humour un peu acide, quand, après neuf chapitres dont le narrateur est l'écrivain, on change tout à coup de narrateur au dixième chapitre, et qu'il commence ainsi : "S'il y a bien une chose qui me tape sur le système, c'est de commencer un nouveau chapitre et de m'apercevoir que ce con de narrateur a changé." Inutile de préciser que là, c'est Elsie qui parle et que j'ai trouvé cette entrée en scène excellente !
Elsie est un personnage haut en couleurs ! Petite et très ronde, elle s'habille une ou deux tailles trop justes car elle aime que ce soit "près du corps", et toujours dans des couleurs voyantes, ce qui ne contribue pas à l'amincir. Elsie n'aime pas la littérature, méprise les écrivains et encore plus les lecteurs, ce qui est un comble pour un agent littéraire. Elle a deux passions, dans la vie : le chocolat et les 12,5% qu'elle gagne sur les ventes de livres de "ses" auteurs. Présentée comme ça, elle pourrait paraître légèrement antipathique, mais ce n'est pas du tout le cas.
D'abord, son naturel, son franc-parler, son culot et son optimisme nous la font immédiatement apprécier, mais en plus, elle a bon cœur, dans le fond, et en dépit des apparences, elle aime vraiment beaucoup Ethelred. Et tout ceci confondu en fait un personnage réellement attachant.
Ethelred, lui, est un écrivain d'une cinquantaine d'années en pleine crise d'inspiration, voire existentielle.
Il écrit des romans sous trois noms différents, mais tous ses livres sont médiocres et les ventes lui permettent à peine de vivre.
N'en déplaise à son agent, qui pense que c'est inutile et surtout, qu'il n'en est pas capable, il voudrait écrire une vraie oeuvre littéraire, LE livre de sa vie. Elsie lui réclame un énième tome de sa série policière, mais il n'y arrive pas. D'ailleurs, à plusieurs reprises, l'auteur nous donne à lire plusieurs débuts de romans qu'Ethelred tente d'écrire, puis qu'il supprime purement et simplement. J'ai bien aimé ces "romans dans le roman".
Est-ce sa nature profonde ou la crise qu'il traverse, mais Ethelred est un personnage assez désabusé et qui manque de confiance en lui.
Quand on vient lui annoncer que son ex-femme a disparu, puis que son corps a été retrouvé, il ne manifeste quasiment aucune émotion, comme si cela ne le touchait pas.
Il est obligé d'enquêter sur les derniers mois de sa femme par la force des choses, puisqu'il est nommé exécuteur testamentaire, et que pas mal de monde lui demande des comptes, mais lui-même n'est pas du tout motivé, et il dit même à plusieurs reprises qu'il se moque de savoir qui l'a tué et surtout, que ce n'est pas son boulot de le découvrir, mais celui de la police.
Heureusement qu'Elsie est là, car elle, elle veut savoir, et avec son dynamisme, son culot et sa curiosité, elle accumule les gaffes, et Ethelred est bien obligé de suivre le mouvement pour les rattraper ! Mais n'allez pas en conclure qu'Ethelred est un personnage mou, ennuyeux ou triste, car il n'en est rien, et il nous réserve même quelques surprises.
Au final, tout cela donne une enquête plutôt originale sur fond de campagne anglaise pluvieuse, dans laquelle on se s’ennuie pas, et dont la fin m'a réellement étonnée.
Personnellement, je n'en avais jamais lu de semblable, mais j'en redemande ! Bien que, pour moi, le vrai intérêt de ce roman ne soit pas tant l'enquête proprement dite, même si elle est bien ficelée, que l'ambiance, les personnages et l'esprit qui y règnent.
Conclusion : Un petit bijou d'humour et d'autodérision ! L'enquête est bien menée mais ne représente pas le plus important, à mon sens, comme si elle était plutôt un prétexte qui permette à l'auteur d'installer une ambiance, un état d'esprit, dans un petit univers rempli de personnages attachants et inoubliables et de révéler ainsi tout son talent et son humour.
Ma note : 17/20
Ce livre était le 2e lu dans le cadre du Challenge Pioche dans ma PAL ! et m'avait été choisie par ma binôme Marval/Christine. Merci, tu as (encore une fois) très bien choisi !
Eh bien, je ne pensais pas que cela se présentait comme ça ^^ la façon dont tu le racontes me donne envie de le mettre en tête de liste de ma WL :D
RépondreSupprimerBelle chronique qui donne envie ;)
Merci beaucoup! J'espère que ça te plaira aussi !:-)
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