Editeur : Milady
Collection : FANTASY
Collection : FANTASY
Parution : 18 septembre 2014
Nombre de pages : 441
Les hordes angostines déferlent sur les frontières méridionales des Hautes-Terres : l’invasion a commencé. Sur leur passage, les Angostins sèment terreur et destruction, soutenus dans leur conquête par la sorcellerie d’un nécromancien fou. Inconscient de ses actes, il décide de ramener à la vie les Rois Vampyres,morts depuis des siècles. Seul Jarek Mace, le bandit de grand chemin, aura le courage de se mettre en travers de la route des Angostins et des morts-vivants. Très vite, il deviendra le héros dont les Hautes-Terres ont besoin, et ralliera son peuple sous sa bannière.Tous voient en lui L’Étoile du Matin, figure légendaire, revenue également d’entre les morts pour sauver une fois encore les Hautes-Terres. Seule une personne connaît la vérité, Owen Odell le barde, l’ami de Mace. Des années après ces événements, Odell se souvient et nous raconte l’histoire de ce fameux bandit, du sauveur dont on chante encore les exploits, le coupe-jarret qui aurait égorgé père et mère pour le prix d’un repas.
Ce que j'en ai pensé
Autant le dire tout de suite : ce roman est un coup de cœur !
Je n'avais jamais lu de Gemmell jusqu'à maintenant, et je suis enchantée d'avoir comblé cette lacune. C'est vrai qu'à force de lire partout que c'était un maître de la fantasy, j'étais très curieuse de le découvrir. Et bien m'en a pris !
Le roman commence quand un conteur et magiquien (oui, oui, vous avez bien lu, il n'y a pas de faute), relate, très longtemps après les faits, l'histoire de Jarek Mace, voleur, coureur de jupons et fine lame, qui devient en quelques mois un héros, un sauveur, une légende aux yeux de tout un peuple qui ne le nomme plus autrement que L'Etoile du matin. Owen Odell, le conteur, raconte ici toute la vérité sur ce qu'il s'est passé, et non pas la version très enjolivée qui s'est propagée de bouches à oreilles au fil du temps.
Ce peuple qui avait besoin d'être sauvé, ce sont les habitants des Hautes-Terres d'une île qui ressemble étrangement à l'Irlande, et qui, comme elle, est divisée en deux. Car un général du roi de la partie "basse" envahit la partie "haute", en commettant les pires atrocités et injustices. Un homme cruel, sadique et vicieux, qui, de plus, est aidé par un sorcier très puissant.
Au départ, Jarek Mace se dresse contre les envahisseurs juste pour récupérer son butin, qu'ils lui ont pris lors du pillage d'un village où il séjournait avec le conteur Owen Odell. Et c'est plus par provocation et en manière de plaisanterie qu'il se présente aux hommes du roi comme L'Etoile du matin, le défenseur de ce peuple qu'ils viennent opprimer.
Mais son acte de rébellion redonne courage à tous ces gens, et ils vont désormais compter sur lui pour les défendre et les aider à chasser l'envahisseur. Dépassé par sa propre légende, Jarek Mace n'a très vite plus d'autre choix que d'en être digne et de faire ce qu'on attend de lui. Même si ses vraies motivations restent toujours beaucoup moins nobles que ce que tout le monde pense.
Le seul à savoir toute la vérité et à le connaître vraiment sera Owen Odell, le magiquien (oui, moi aussi, ce mot me heurte chaque fois que je le lis, et encore plus quand je l'écris - je ne comprends pas le choix du traducteur, mais bon...), qui le suit dans toutes ses aventures.
Ce qui sort de l'ordinaire, avec ce roman, c'est que le héros n'est franchement pas hyper sympathique. Jarek Mace est égoïste, cynique, insensible et il ne s'intéresse qu'aux richesses qu'il peut amasser et aux femmes qu'il peut séduire. Son idée fixe est de s'acheter un château dans le sud du pays et de mener une vie oisive de privilégié. Tout le long du roman, il est poussé à accomplir les actions qui feront de lui une légende, soit par ses compagnons de route, soit par la nécessité. A aucun moment ce n'est un choix de sa part dicté par la bonté, la générosité, un souci de justice ou des convictions politiques. Et malgré cela, on arrive à l'apprécier, parce que c'est un bon vivant, un compagnon agréable et un homme courageux, qu'il est incroyablement doué pour les duels à l'épée, les bagarres et le tir à l'arc, et surtout, parce que ce qu'il accomplit est bien, même s'il ne le fait pas pour les bonnes raisons.
Si, au départ, Mace est un loup solitaire, il s'entoure petit à petit, au gré des rencontres et des événements, de tout un groupe d'amis, qui lui seront fidèles en toutes circonstances et qui contribueront à créer sa légende. Il y aura d'abord Owen Odell, puis viendront Wulf, un forestier bossu, Piercollo, ancien cuisinier venu de Toscanie (pays voisin qui fait vivement penser à l'Italie), force de la nature mesurant plus de deux mètres et accessoirement, chanteur adulé dans son pays, Ilka, adolescente qui a eu la langue coupée pendant un viol et qui est devenue prostituée suite à ce drame, n'ayant plus d'autre alternative de vie, et d'autres encore...
Parmi tous les personnages gravitant autour du héros, il y en a un que j'aime par-dessus tout et qui est un peu à part : il s'agit de Mégane, une vieille magicienne, qui dégage une aura de douceur, de sagesse et de pouvoir incroyable. D'ailleurs, dès leur rencontre Owen Odell ressent que cette mystérieuse femme est beaucoup plus que ce qu'elle paraît être, et il lui demande sans cesse qui elle est réellement. J'ai vraiment beaucoup aimé ce personnage, dès son apparition et jusqu'à la fin.
Owen Odell est mon deuxième personnage préféré, dans ce roman. Le fait qu'il soit le narrateur de cette histoire et que l'on voit donc tout à travers ses yeux y contribue sans doute beaucoup, mais ce que j'ai surtout apprécié chez lui, c'est sa bonté naturelle, son courage - alors qu'il se croyait peureux et bon à rien au départ -, son honnêteté, sa fidélité, en amitié comme en amour, sa sensibilité et sa noblesse d'âme.
Pour moi, le vrai héros de cette histoire, c'est lui, car sans lui, Jarek Mace n'aurait jamais accompli autant d'actes héroïques. A chaque moment crucial, il était là pour remettre Mace dans le droit chemin et l'obliger à se montrer digne de sa légende, par quelques mots bien placés qui appuyaient là où il fallait pour le faire réagir et affronter sa conscience.
De plus, il ne se pose pas en spectateur des événements, mais participe pleinement aux bagarres, batailles, expéditions et autres affrontements, utilisant aussi bien sa magie que des armes traditionnelles, et se révélant bien plus fort qu'il ne le pensait et n'en avait l'air au début du roman. D'ailleurs, il évolue énormément, au fil du temps, et l'homme qu'il sera à la fin n'aura plus rien à voir avec celui des premières pages.
Mais il ne sera pas le seul à voir sa personnalité changer sensiblement, et c'est un des éléments les plus intéressants de ce roman. Les personnages qui entourent le héros sont tous profondément humains, et tout ce qu'ils vivent au cours de cette histoire les atteint et les transforme. Ce ne sont pas des personnages linéaires, qui traversent les épreuves et en ressortent triomphants et indemnes. La victoire a un prix, parfois très élevé, et ils ne sont pas épargnés. Même Mace, bien qu'il ne veuille pas le montrer, s'humanise petit à petit. Et c'est une des grandes forces de l'auteur que d'avoir su rendre cela aussi bien.
Si les personnages sont admirablement bien campés et crédibles, l'histoire, elle aussi, est passionnante et captivante. Il y a un mélange extrêmement bien dosé d'action et de moments plus calmes, propices à la réflexion ou aux descriptions, des moments où l'on souffle et où le narrateur peut nous faire part des sentiments des uns et des autres, de leur état d'esprit à ce moment-là, des relations entre tel ou tel protagoniste, et nous donner également son point de vue sur ce qu'il vient de se passer ou faire le point sur leur situation. Tout cela parfaitement intégré au déroulement de l'histoire, bien sûr. Il n'y a jamais de lourdeur ni de longueurs dans la narration. Et comme c'est un barde qui raconte, il y a même une certaine forme de poésie présente à chaque instant, même au beau milieu d'une bataille.
La magie utilisée par le barde, qui n'est somme toute qu'illusions - contrairement à celle de Mégane et du sorcier nécromancien - est très belle. C'est une magie basée sur la lumière et la création de formes et d'images animées et éphémères, qui permet de se divertir et de se détendre, mais qui peut également se révéler très utile quand il faut créer une diversion.
Le roman commence quand un conteur et magiquien (oui, oui, vous avez bien lu, il n'y a pas de faute), relate, très longtemps après les faits, l'histoire de Jarek Mace, voleur, coureur de jupons et fine lame, qui devient en quelques mois un héros, un sauveur, une légende aux yeux de tout un peuple qui ne le nomme plus autrement que L'Etoile du matin. Owen Odell, le conteur, raconte ici toute la vérité sur ce qu'il s'est passé, et non pas la version très enjolivée qui s'est propagée de bouches à oreilles au fil du temps.
Ce peuple qui avait besoin d'être sauvé, ce sont les habitants des Hautes-Terres d'une île qui ressemble étrangement à l'Irlande, et qui, comme elle, est divisée en deux. Car un général du roi de la partie "basse" envahit la partie "haute", en commettant les pires atrocités et injustices. Un homme cruel, sadique et vicieux, qui, de plus, est aidé par un sorcier très puissant.
Au départ, Jarek Mace se dresse contre les envahisseurs juste pour récupérer son butin, qu'ils lui ont pris lors du pillage d'un village où il séjournait avec le conteur Owen Odell. Et c'est plus par provocation et en manière de plaisanterie qu'il se présente aux hommes du roi comme L'Etoile du matin, le défenseur de ce peuple qu'ils viennent opprimer.
Mais son acte de rébellion redonne courage à tous ces gens, et ils vont désormais compter sur lui pour les défendre et les aider à chasser l'envahisseur. Dépassé par sa propre légende, Jarek Mace n'a très vite plus d'autre choix que d'en être digne et de faire ce qu'on attend de lui. Même si ses vraies motivations restent toujours beaucoup moins nobles que ce que tout le monde pense.
Le seul à savoir toute la vérité et à le connaître vraiment sera Owen Odell, le magiquien (oui, moi aussi, ce mot me heurte chaque fois que je le lis, et encore plus quand je l'écris - je ne comprends pas le choix du traducteur, mais bon...), qui le suit dans toutes ses aventures.
Ce qui sort de l'ordinaire, avec ce roman, c'est que le héros n'est franchement pas hyper sympathique. Jarek Mace est égoïste, cynique, insensible et il ne s'intéresse qu'aux richesses qu'il peut amasser et aux femmes qu'il peut séduire. Son idée fixe est de s'acheter un château dans le sud du pays et de mener une vie oisive de privilégié. Tout le long du roman, il est poussé à accomplir les actions qui feront de lui une légende, soit par ses compagnons de route, soit par la nécessité. A aucun moment ce n'est un choix de sa part dicté par la bonté, la générosité, un souci de justice ou des convictions politiques. Et malgré cela, on arrive à l'apprécier, parce que c'est un bon vivant, un compagnon agréable et un homme courageux, qu'il est incroyablement doué pour les duels à l'épée, les bagarres et le tir à l'arc, et surtout, parce que ce qu'il accomplit est bien, même s'il ne le fait pas pour les bonnes raisons.
Si, au départ, Mace est un loup solitaire, il s'entoure petit à petit, au gré des rencontres et des événements, de tout un groupe d'amis, qui lui seront fidèles en toutes circonstances et qui contribueront à créer sa légende. Il y aura d'abord Owen Odell, puis viendront Wulf, un forestier bossu, Piercollo, ancien cuisinier venu de Toscanie (pays voisin qui fait vivement penser à l'Italie), force de la nature mesurant plus de deux mètres et accessoirement, chanteur adulé dans son pays, Ilka, adolescente qui a eu la langue coupée pendant un viol et qui est devenue prostituée suite à ce drame, n'ayant plus d'autre alternative de vie, et d'autres encore...
Parmi tous les personnages gravitant autour du héros, il y en a un que j'aime par-dessus tout et qui est un peu à part : il s'agit de Mégane, une vieille magicienne, qui dégage une aura de douceur, de sagesse et de pouvoir incroyable. D'ailleurs, dès leur rencontre Owen Odell ressent que cette mystérieuse femme est beaucoup plus que ce qu'elle paraît être, et il lui demande sans cesse qui elle est réellement. J'ai vraiment beaucoup aimé ce personnage, dès son apparition et jusqu'à la fin.
Owen Odell est mon deuxième personnage préféré, dans ce roman. Le fait qu'il soit le narrateur de cette histoire et que l'on voit donc tout à travers ses yeux y contribue sans doute beaucoup, mais ce que j'ai surtout apprécié chez lui, c'est sa bonté naturelle, son courage - alors qu'il se croyait peureux et bon à rien au départ -, son honnêteté, sa fidélité, en amitié comme en amour, sa sensibilité et sa noblesse d'âme.
Pour moi, le vrai héros de cette histoire, c'est lui, car sans lui, Jarek Mace n'aurait jamais accompli autant d'actes héroïques. A chaque moment crucial, il était là pour remettre Mace dans le droit chemin et l'obliger à se montrer digne de sa légende, par quelques mots bien placés qui appuyaient là où il fallait pour le faire réagir et affronter sa conscience.
De plus, il ne se pose pas en spectateur des événements, mais participe pleinement aux bagarres, batailles, expéditions et autres affrontements, utilisant aussi bien sa magie que des armes traditionnelles, et se révélant bien plus fort qu'il ne le pensait et n'en avait l'air au début du roman. D'ailleurs, il évolue énormément, au fil du temps, et l'homme qu'il sera à la fin n'aura plus rien à voir avec celui des premières pages.
Mais il ne sera pas le seul à voir sa personnalité changer sensiblement, et c'est un des éléments les plus intéressants de ce roman. Les personnages qui entourent le héros sont tous profondément humains, et tout ce qu'ils vivent au cours de cette histoire les atteint et les transforme. Ce ne sont pas des personnages linéaires, qui traversent les épreuves et en ressortent triomphants et indemnes. La victoire a un prix, parfois très élevé, et ils ne sont pas épargnés. Même Mace, bien qu'il ne veuille pas le montrer, s'humanise petit à petit. Et c'est une des grandes forces de l'auteur que d'avoir su rendre cela aussi bien.
Si les personnages sont admirablement bien campés et crédibles, l'histoire, elle aussi, est passionnante et captivante. Il y a un mélange extrêmement bien dosé d'action et de moments plus calmes, propices à la réflexion ou aux descriptions, des moments où l'on souffle et où le narrateur peut nous faire part des sentiments des uns et des autres, de leur état d'esprit à ce moment-là, des relations entre tel ou tel protagoniste, et nous donner également son point de vue sur ce qu'il vient de se passer ou faire le point sur leur situation. Tout cela parfaitement intégré au déroulement de l'histoire, bien sûr. Il n'y a jamais de lourdeur ni de longueurs dans la narration. Et comme c'est un barde qui raconte, il y a même une certaine forme de poésie présente à chaque instant, même au beau milieu d'une bataille.
La magie utilisée par le barde, qui n'est somme toute qu'illusions - contrairement à celle de Mégane et du sorcier nécromancien - est très belle. C'est une magie basée sur la lumière et la création de formes et d'images animées et éphémères, qui permet de se divertir et de se détendre, mais qui peut également se révéler très utile quand il faut créer une diversion.
En revanche, la magie du sorcier est très réelle et aussi puissante que maléfique. A partir du moment où il parvient à ressusciter les Rois Vampyres, l'ambiance du roman prend une coloration beaucoup plus sombre et les choses deviennent vraiment sérieuses. L'atmosphère plus ou moins bon enfant qui régnait jusque-là disparaît et les personnages prennent conscience que l'heure est grave, qu'ils pourraient ne pas en réchapper et pire, que leurs chances sont minces.
J'ai beaucoup aimé cette partie-là aussi, ce côté sombre et menaçant.
Et la fin... La fin nous réserve un coup de maître ! Tout s'éclaire dans l'esprit du lecteur, toutes les pièces se mettent en place d'un seul coup, et l'on comprend que tout était écrit depuis le début et que cela ne pouvait être autrement. La fin est géniale, mes amis, au vrai sens du terme, et je salue l'ingéniosité de l'auteur !
La seule chose que je déplore, dans ce livre, c'est l'absence d'une carte de ce pays, avec les noms des villes et villages que traversent nos héros. Car ils parcourent énormément de chemin, au cours de cette histoire, ils font des tours et des détours, changent de directions sans arrêt, reviennent sur leurs pas, etc... Du coup, il était assez difficile de se représenter leurs pérégrinations.
Ma note : 19/20
ça me donnerais presque l'envie de retenter un Gemmell malgré tout mes échec sur cet auteur mais j'ai bien peur que son style ne marche toujours pas avec moi, :P
RépondreSupprimerÇa m'étonne, d'ailleurs, car je trouve que son style est très normal. Dans le sens où il n'a rien de bizarre ou spécial. Je le trouve même excellent. Mais bon, les goûts et les couleurs, ça ne s'explique pas. 😉
SupprimerAaaah j'ai aussi adoré ce livre et ce que tu écris là, c'est exactement ce que j'ai ressenti aussi !
RépondreSupprimerAh ben ça me fait plaisir, ce que tu dis ! Merci ! :-)
SupprimerJe ne l'ai pas encore lu, mais ta chronique lui fait vraiment honneur. C'est une chronique précise, sans spoil, mais qui nous emporte dans le monde de Gemmel avec une belle précision. Cela me donne bien envie de le commencer ^^
RépondreSupprimerPour la traduction, as-tu vu quel est le mot anglais ?
Oh ! Merci, White ! Ton commentaire me fait énormément plaisir ! J'ai toujours tellement peur que mes chroniques ne soient pas à la hauteur de ce que j'ai ressenti ou de ce que je veux dire !
SupprimerPour la traduction, non, j'avoue que je n'ai pas vu le mot anglais. Mais ce terme de "magiquien" est tellement laid, je trouve...
Je dois le lire pour la fin du mois et je dois dire que, vu ta chronique, je vais le commencer sous peu !
RépondreSupprimerC'est un auteur que je ne connais pas par contre.
Tu veux dire que tu ne le connais pas du tout ? Même pas de nom ou de réputation ? Ou bien que tu ne l'as jamais lu ?
SupprimerJ'espère qu'il te plaira autant qu'à moi ! :-)