Throwback Thursday Livresque #10 - Lettre au Père Noël

Hello !


Voici le 10e numéro de ce rendez-vous vraiment très sympa créé par BettieRose books.

Comme d'autres rendez-vous sur le même principe, BettieRose donnera chaque semaine un thème et il faudra partager la lecture correspondante à ce thème.


Cette semaine, le thème est :

Lettre au Père Noël (Un livre qu’on vous a offert, joker un livre que vous avez offert)

Thème pas si évident que ça, car finalement, je ne reçois pas tant de livres que ça en cadeau - la plupart du temps, c'est moi qui me les achète - et en offre encore moins, n'ayant pas un entourage très lecteur (je ne compte pas les livres offerts aux enfants).

Et le peu que l'on m'a offert, soit ils sont encore dans ma PAL, soit je les ai lus récemment, et donc j'en ai déjà parlé sur ce blog.

Je vais donc tricher un peu et parler de trois livres que l'on m'a offerts il y a longtemps, sans que ce soit vraiment un cadeau.

Je m'explique : il y a 10 ans, j'ai collaboré pendant quelques mois de façon bénévole avec les éditions Nestiveqnen en tant que correctrice.

J'ai travaillé sur 4 ou 5 livres environ, et notamment sur le 3e tome de la série Féerie pour les ténèbres, de Jérôme Noirez, intitulé : Le Carnaval des Abîmes.

Mais comme il s'agit d'une histoire vraiment très particulière et que le style de l'auteur est également à part, la directrice de publication, Chrystelle Camus, une jeune femme adorable, m'avait offert les deux premiers tomes de la série, pour que je m'imprègne de la plume de Jérôme Noirez et de son univers.

Puis, plus tard, une fois que le 3e tome a été publié, elle me l'a également envoyé.


Voici les livres en questions :

De partout, l’En-Dessous vomit la Technole. Sans que l’on sache pourquoi, sourd cette bouillie toxique et nauséabonde qui, en un autre temps, dans un univers bien différent, fit la fierté des hommes, le symbole même de leur domination sur le monde. Des hommes qui, aujourd’hui, exploitent les rebuts de cet univers disparu, mythique, dans des gisements à ciel ouvert aux allures de décharges en quête des oripeaux d’une gloire révolue…

Dans les rues de Caquehan la noire, capitale tentaculaire du royaume, Obicion enquête. Et l’officieur de justice a fort à faire. Le crime est odieux. Une jeune fille. Une adolescente. Énucléée. Gorge tranchée ouverte en croix. Là où, précisément, pour la première fois, la Technole fit son apparition… Et à l’horreur s’ajoute l’étrangeté la plus absolue car très vite, il s’avère que les os de la victime sont en… plastique.

C'est de la fantasy, mais une fantasy comme vous n'en avez jamais lu. C'est sombre, dérangeant, malsain, putride et l'imagination de l'auteur nous entraîne dans un univers incroyable.

Je pense qu'avec ce genre de roman, il n'y a pas de juste milieu : soit on adore, soit on déteste. Moi, j'ai adoré. 

Je ne me rappelle plus du tout de l'histoire, mais je sais que c'est une des lectures qui m'a le plus marquée dans ma vie. 

J'en garde le souvenir de quelque chose de très fort, puissant, un univers cauchemardesque mais que la plume de l'auteur rendait magnifique par sa poésie et sa richesse. 

Le monde décrit est sombre, tordu et malsain, mais fascinant.
Ici, ce n'est pas le mot "féerie" qu'il faut retenir, mais bien le mot "ténèbres" car cette série contient des horreurs indescriptibles, des aberrations monstrueuses.
C'est trash, c'est gore, c'est glauque, mais c'est jubilatoire.

Les personnages sont tous décalés et farfelus, l'humour, très présent, est noir, grinçant et morbide.

Certains ne parviendront pas à rentrer dans cet univers étrange (le mot est faible ) qu'il faut appréhender au nème degré, mais ceux qui y parviendront passeront un moment inoubliable !



Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous invite à lire la magnifique chronique de Acherontia, qui en parle bien mieux que moi.


Extrait : "Le crépuscule étend ses rets d’encre et de sang sur Caquehan. Une constellation de lampadaires vient de s’allumer dans un frémissement électrique, et une lumière pâle tombe sur le visage érodé de l’officieur de justice Obicion.
Qu’il déteste cette lumière ! C’est une lumière faite pour les rats… une lumière faite pour des choses pires que les rats en vérité.
Les pénonages misérables qui entourent la grande plaine aux rebuts disposent depuis peu de ces troncs de béton chapeautés d’une lampe. Certains ont été installés par les services royaux, d’autres ont poussé, simplement, comme poussent les herbes entre les pavés mal dégrossis.
Le vent attise l’odeur des rebuts, qui n’est ni agréable, ni nauséabonde, juste bizarre. Il transporte aussi des lambeaux de papier, de plastique, qui s’accrochent aux chevilles des passants, aux angles des murs, qui se plaquent comme une vilaine moisissure sur les façades.
Le plastique, voilà une autre chose qu’Obicion déteste. Sentir contre soi cette peau sèche, ni chaude, ni froide, c’est comme caresser la nuque morbilleuse d’un cadavre de cinq jours.
Mais sans doute est-il trop vieux, trop nostalgique pour s’adapter aux changements."

Le thème de la semaine prochaine sera : Noël