mercredi 12 avril 2017

Le 5e règne

Auteur : Maxime CHATTAM
Editeur : France Loisirs
Parution : Août 2007
Nombre de pages : 567










Ils auraient dû se méfier. 
Respecter le couvre-feu instauré depuis le meurtre du jeune Tommy Harper, retrouvé étranglé près de la voie ferrée. 
Reposer ce vieux grimoire poussiéreux tant qu'il était encore temps. 
Et surtout... ne pas en tourner les pages.
À présent, Sean le rêveur et sa bande vont devoir affronter le Mal absolu : à Edgecombe, petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre, les éléments se déchaînent, de nouveaux adolescents disparaissent et de mystérieux hommes au charisme effrayant font leur apparition... Et si ce livre maudit détenait la clé du plus effroyable mystère de l'humanité ?
















Ce que j'en ai pensé



La 4e de couverture commence par : "Ils auraient dû se méfier". Et bien moi aussi, j'aurais dû me méfier. Car naïvement, je pensais qu'étant le premier livre écrit par l'auteur (j'ai bien dit écrit, et non publié), ayant de plus une touche de surnaturel et mettant en scène des adolescents, ce livre serait plus soft que ses autres thrillers. Un peu dans le genre "Chair de poule", vous voyez... Grave, grave erreur ! C'était sans compter le talent inné de Chattam pour nous faire trembler et son goût prononcé pour les scènes sanglantes.

C'est bien simple, même Stephen King, que j'aime pourtant plus qu'aucun autre écrivain, ne m'a jamais fait autant flipper (bon, excepté avec sa nouvelle 1408 qui bat tous les records de ce côté-là).

Il y a tellement de suspense, à certains moments, et de scènes chocs à d'autres, que j'avais besoin de faire des pauses dans ma lecture pour encaisser ce que je lisais ou me remettre de mes émotions.

Pourtant, le fantastique en littérature, c'est plutôt mon domaine. Et pour être complètement honnête, il n'y a pas des trucs de fou non plus : pas de monstres immondes, pas de phénomènes terrifiants et indescriptibles... Il y a du surnaturel, oui, mais ça reste assez basique. Non, vraiment, ce qui fait le plus peur, ce sont les faits réels, les méchants en chair et en os, et ce qu'ils font aux habitants de cette ville.

Mais surtout, tout est dans la manière qu'a l'auteur de raconter les choses, de nous les amener tout doucement mais sûrement et de faire monter la tension petit à petit, en faisant alterner les scènes rassurantes de la vie quotidienne, les scènes d'actions et les moments de suspense. Et là, c'est du grand art ! On tremble vraiment pour les personnages de cette histoire !

De plus, l'auteur sait parfaitement entretenir le mystère, car pas plus le lecteur que les protagonistes ne comprennent de quoi il s'agit, ce qui fait ressentir une réelle empathie envers ceux-ci. On découvre réellement les choses en même temps qu'eux. Car même si l'on est parfois les seuls à assister à certaines scènes ou si l'on est placé dans la tête de certains personnages - y compris dans celle des "méchants" - on ne sait pas ce qu'il se passe réellement, quelles forces sont à l'oeuvre.

Les héros de cette histoire sont des adolescents qui forment un groupe très éclectique, mais fort sympathique. On a un échantillon de toutes les catégories d'ados typiquement américains : le dur à cuire un peu mauvais garçon sur les bords à cause d'une enfance difficile mais sympa quand même et surtout, mignon et courageux ; le futur G.I. déterminé et sûr de lui et qui ne croit pas du tout au surnaturel ; le petit gros malchanceux qui a toujours la trouille mais affronte le danger bravement par solidarité envers ses potes, le geek surdoué à la santé fragile, la bombe atomique du lycée mais quand même intelligente et gentille, la fille garçon manqué douée en mécanique et qui cache de profondes blessures, et enfin, l'ado complètement normal et classique, autour duquel sont rassemblés tous les autres. 

Dit comme ça, on pourrait croire que l'auteur enchaîne les clichés, mais à la lecture, ce n'est pas du tout l'impression qu'on en a car chacun d'entre eux est bien travaillé, et l'auteur nous permet de les connaître intimement, de voir au-delà des apparences, de découvrir leur vraie personnalité, et du coup, de les comprendre. On peut ressentir plus de sympathie pour l'un ou pour l'autre (personnellement, j'ai une énorme tendresse pour Lewis, le bon copain un peu corpulent à qui il arrive tout le temps des catastrophes), et ils n'ont pas tous la même importance dans l'histoire, mais ils forment un groupe soudé, solidaire, et on les aime pour ça.

Dans la préface du roman, l'auteur cite en référence des livres et films comme Ça, de Stephen King, Stand by me (film adapté de la nouvelle Le Corps, publiée dans le recueil Différentes saisons, toujours de Stephen King), ou encore Les Goonies et Lost boysentre autres, et c'est vrai que j'ai très fortement pensé à toutes ces œuvres pendant ma lecture. Ce qui n'en fait pas pour autant un roman pour ados, loin de là, et c'est là qu'est tout le paradoxe... et le talent de l'auteur.

D'ailleurs, il n'y a pas que des adolescents, comme acteurs de cette histoire. Il y a également le shérif de la ville, personnage attachant et sympathique, entièrement dévoué à la ville et à ses habitants, qui se sent de plus en plus dépassé par les événements mais ne veut pas s'avouer vaincu et cherche nuit et jour le ou les responsables de tous ces crimes horribles. Il est chaque jour un peu plus convaincu que ce qui se passe n'est pas naturel et que quelque chose d'horrible se prépare, sans savoir quoi exactement.  A ses côtés, nous suivons un agent du FBI dépêché là officiellement pour enquêter sur les meurtres d'enfants, mais qui en sait beaucoup plus sur ce qu'il se passe en réalité, et qui finira par révéler au shérif des morceaux très importants du puzzle. Il y a également le grand-père de Sean et enfin un vieux monsieur très mystérieux.
Et les méchants, bien sûr...

Ce qui sort de l'ordinaire, avec ce roman, c'est que ceux-ci sont de trois sortes : les voyous de bas étage de la ville, qui passent leur temps à terroriser nos jeunes amis, mais qui, bizarrement, deviennent de plus en plus dangereux et sûrs d'eux au fur et à mesure que le récit se déroule ; un psychopathe complètement fou à lier et vraiment flippant qui semble posséder des pouvoirs hors du commun et obéir à une entité surnaturelle dont on ignore tout, et qui s'en prend aux enfants du coin ; et puis... le Mal absolu.

Autant dire que l'ambiance dans la ville est de plus en plus malsaine et que notre bande d'ados a fort à faire pour ne serait-ce que rester en vie !

D'ailleurs il y a de l'action et des rebondissements quasiment à chaque page et on ne s'ennuie pas une seule seconde. La tension monte progressivement tout le long de la narration, et le final est aussi spectaculaire que satisfaisant.

Cela donne à l'arrivée un roman passionnant et captivant. Le seul point négatif que je pourrais lui trouver, c'est la représentation trop déprimante et négative que donne l'auteur de l'Au-delà, du Royaume des Morts. Cela ne correspond pas du tout à ma propre conception des choses et cela m'a un peu gênée. Mais ceci est tout à fait personnel et ne diminue en rien la qualité de l'ensemble.


Conclusion : Du suspense, des rebondissements, des scènes assez violentes dont on a du mal à se remettre après coup, une bande d'ados un peu trop curieux mais très débrouillards, du surnaturel, des méchants terrifiants, sans pitié et complètement déjantés... J'ai adoré ce roman et je ne suis pas près de l'oublier !


Ma note : 17/20





Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :




























5 commentaires:

  1. Bouhhhhh trop flippant pour moi mais ça m'aurait plu quand j'était ado, j'étais vraiment fan de ce genre d'ambiance =)

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    1. Je sais pas si j'aurais supporté ça, à l'adolescence... J'ai commencé vraiment le fantastique vers 20 ans, et les thrillers, il n'y a pas longtemps (genre depuis 5 ans environ).

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    2. Ha moi c'est l'inverse j'adorais le fantastique et l'horreur quand j'étais ado, surtout ce qui prenait bien aux tripes, mais je suis devenu une chiffe molle avec les années xD

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  2. Eh bien, quelle chronique et quelle aventure ^^ Je comprends mieux à ta lecture pourquoi tu disais devoir faire des pauses :)
    Tu m'a fortement intrigué et nul doute que je vais le lire sous peu (je dois l'avoir dans ma PAL il me semble *se gratte la tête*)

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    1. Après, c'est peut-être moi qui suis trop sensible. Mais je ne pense pas, car j'ai vu pas mal de commentaires qui disaient à peu près la même chose que moi. ;-)

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