vendredi 25 août 2017

La Tour sombre, tome 1 : Le Pistolero

Auteur : Stephen KING
Editeur : J'ai lu
Parution : 2006
Nombre de pages : 255










" L'homme en noir fuyait à travers le désert, et le Pistolero le suivait... " Ce Pistolero, c'est Roland de Gilead, dernier justicier et aventurier d'un monde qui a changé et dont il cherche à inverser la destruction programmée. Pour ce faire, il doit arracher au sorcier vêtu de noir les secrets qui le mèneront vers la Tour Sombre, à la croisée de tous les temps et de tous les lieux. Roland surmontera-t-il les pièges diaboliques de cette créature? A-t-il conscience que son destin est inscrit dans trois cartes d'un jeu de tarot bien particulier ? Le Pistolero devra faire le pari de le découvrir, et d'affronter la folie et la mort. Car il sait depuis le commencement que les voies de la Tour Sombre sont impénétrables...
















Ce que j'en ai pensé


Il y a environ 20 ans, j'ai lu les trois premiers tomes de La Tour sombre sous forme d'un seul énorme volume de 1112 pages, et j'avais eu énormément de mal à rentrer dedans. Il avait fallu que je m'accroche pendant environ 150 laborieuses pages (c'est-à-dire sans doute les deux tiers du Pistolero), et je l'avais fait au nom de mon amour pour Stephen King. Je ne l'avais pourtant pas regretté car une fois que j'étais parvenue à complètement m'immerger dedans, ça avait été génial. Pourtant, bizarrement, je n'ai jamais lu la suite.

Et puis il y a quelques mois, je me suis racheté toute la série en poche, et j'ai décidé de la relire du début, parce que je ne me rappelais plus rien du tout. 

La première chose que j'ai apprise en relisant ce premier tome, c'est qu'il s'agit d'une version remaniée par l'auteur. Car apparemment, il y a eu tellement de gens qui ont eu du mal à apprécier ce tome, dans son ancienne version, que King a décidé de l'améliorer en "corrigeant" ce qui n'allait pas, ce qui alourdissait le récit ou le rendait un peu trop "nébuleux", imperfections qui étaient dues, selon lui, à son inexpérience de jeune auteur.

Et ce que je peux dire, c'est que King a très bien fait son boulot, car cette fois-ci, non seulement je n'ai eu aucun mal à entrer dans l'histoire et que j'ai même été tout de suite immergée dans l'ambiance très "western" de ce roman, mais qu'en plus, comble de joie, j'ai tout compris ! Oui, parce qu'à l'époque, il y avait eu un certain nombre de choses qui étaient restées assez floues pour moi, d'où, certainement, mes difficultés pour me sentir à l'aise dans ce livre.

Désormais, même si l'on est encore un peu dérouté au début car on ne sait pas du tout comment et pourquoi les personnages se sont retrouvés dans cette situation, et si l'on devine qu'il nous reste encore pas mal de choses à découvrir, il est évident que c'est une volonté délibérée de l'auteur de ne pas trop nous en dire au départ, et surtout, on comprend bien ce qui est en train de se passer, les buts que poursuivent les personnages et leur rôle dans l'histoire. Ce qui n'était pas forcément le cas dans l'ancienne version.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce roman. Ça fait très "western à la Sergio Leone" et en même temps, on comprend plus ou moins qu'on est dans un monde agonisant, un monde très différent de ce qu'il a pu être jadis, sans que l'on sache ce qu'il s'est passé, pourquoi ce monde a changé. J'ai aussi eu l'impression qu'à l'origine, il était organisé un peu de façon médiévale, sauf qu'à la place des chevaliers, on avait des "justiciers", les Pistoleros.

Enfin, j'ai compris que ce monde était, d'une façon ou d'une autre, un monde parallèle au nôtre, et qu'on pouvait, dans certains cas et situations particulières (en mourant, par exemple), passer de l'un à l'autre. Cet aspect-là m'a énormément intriguée et intéressée, mais il est très peu exploité dans ce tome, et j'aimerais qu'il le soit un peu plus dans les prochains.

L'action est assez lente, puisque Le Pistolero poursuit l'Homme en noir, dont on ne sait rien, à part que ce n'est pas un "gentil" et qu'il a certains pouvoirs (mais les fans de l'auteur ne manqueront pas de remarquer qu'il s'agit du même Homme en noir que celui du Fléau, alias Randall Flagg), dans un paysage dévasté et dans des conditions climatiques très dures pendant presque toute la durée du roman. Mais cette "lenteur" ne m'a pas gênée parce que j'ai trouvé que cela me permettait de m'immerger encore plus dans l'ambiance et dans le récit. Et puis il se passe quand même pas mal de choses au cours de cette poursuite, il ne s'agit pas juste de "montrer" pendant 200 pages un homme qui marche en essayant d'en attraper un autre. Il y a des moments d'action, du suspense, des conversations...

De plus, il y a de longs flash-back situés à des époques différentes de la vie du Pistolero (Roland, pour les intimes) qui apportent des coupures dans le récit de la poursuite, et permettent de comprendre en partie les raisons de cette poursuite tout en apportant des éléments du passé de Roland, ce qui nous aide à mieux le connaître et à appréhender un peu mieux ce monde.

Bien sûr, on sent qu'on n'est qu'au début de nos découvertes et qu'on n'est pas au bout de nos surprises, et j'aime cette sensation. J'adore quand l'auteur prend son temps pour nous révéler tous les mystères et les dessous d'une histoire, quand il nous donne des bribes de réponses par petites touches et que la complexité et la richesse de son univers apparaissent peu à peu au fil des tomes. Et là, c'est carrément ça !

Enfin, j'ai aimé les passages - assez nombreux - où l'on est plongé dans les pensées et réflexions de Roland, où l'on comprend ce qui le pousse en avant, ses motivations, ses buts. Et dans ces moments-là, on est également les témoins de son cheminement intérieur, de ses doutes, des choses qu'il se reproche, de son côté sombre, aussi. Et comme King est très fort dans ce registre-là - celui de l'introspection et des "confrontations" des personnages avec leur conscience -, c'est assez passionnant à lire. En effet, ces passages-là sont vraiment les bienvenus car Roland est un personnage très solitaire, très introverti, qui ne se livre quasiment pas, même quand il a de la compagnie, et s'il n'y avait pas ces incursions dans ses pensées, on ne saurait rien de lui. C'est exactement l'archétype du héros solitaire et dans mon esprit, il a d'ailleurs les traits de Clint Eastwood à sa grande époque des films de Sergio Leone.


Pour finir, je dirai que bien qu'étant clairement un tome d'introduction, ce roman possède une vraie fin qui permettrait, si on le voulait, de ne pas lire la suite, et je trouve que c'est une grande qualité. Car je n'aime pas trop quand les tomes d'une série se terminent sur des cliffhanger de fou. On a l'impression que l'auteur n'a pas assez confiance en son talent ou en la qualité de son histoire et qu'il veut s'assurer que ses lecteurs liront la suite par ce stratagème. Ici, ce n'est pas le cas, et donc, même si on sait que l'histoire n'est pas finie et si je lirai la suite avec grand plaisir, je suis contente que ce tome se termine nettement.




Conclusion : Un premier tome qui peut sembler rébarbatif au premier abord mais qui laisse entrevoir un univers très riche et complexe. King sort vraiment de son registre habituel ici - pour le plus grand plaisir de ses fans inconditionnels, dont je fais partie - mais le style est peut-être un peu moins facile d'accès que dans ses autres romans, et cela pourrait rebuter ses nouveaux lecteurs. Je ne le conseillerais donc pas pour aborder l'auteur si vous ne l'avez jamais lu. Pour les autres, allez-y, c'est un incontournable !


Ma note : 16/20




Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :














4 commentaires:

  1. Oui ce premier tome est vraiment une introduction qui est vraiment porté par son atmosphère plus que le reste =)
    Pour ma part c'est des trois premiers celui que j'ai le moins aimé :P

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    1. Pareil pour moi lors de ma première lecture, comme je le disais au début de la chronique. ;-) J'ai plus apprécié ce tome cette fois-ci mais cela veut peut-être dire que je vais également encore plus apprécier les autres tomes. Lol

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  2. Tiens c'est marrant, c'est justement celui que je suis en train de lire (et à chaque fois que je commence un King, je pense à toi xD)

    Alors, j'ai l'ancienne version, mais cela ne me pose pas de problèmes pour le moment et j'aime cette ambiance un peu absurde où on ne comprend pas tout (bon c'est aussi parce que je sais qu'il y a d'autres tomes derrière ^^)

    En tout cas, belle chronique ^^ le suivant est prévu dans longtemps ?

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    1. Merci, White ! Je ne sais pas du tout. Il ne faudrait pas trop que je tarde à le lire, sinon je vais de nouveau tout oublier. ;-) Les ambiances absurdes ne me gênent pas non plus mais j'aime quand même comprendre un minimum l'histoire. Et puis ce qui m'avait le plus gênée, à ma première lecture, c'est surtout que je m'ennuyais. En tout cas, je me suis ennuyée pendant environ 150 pages. Et puis tout d'un coup, c'est devenu passionnant. Je ne sais plus à quel moment.
      Mais si toi tu aimes l'ancienne version, tant mieux ! Bonne lecture ! :-)

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