samedi 28 mai 2016

Le Tiercé du samedi #9




Coucou!


Comme tous les week-ends, je vous retrouve pour le Tiercé du samedi.

C'est un rendez-vous livresque créé par Selene qui s'est inspirée de l'Echos de Mots (qui n'existe plus aujourd'hui).


Le principe : chaque samedi, il faut choisir les trois livres, le "trio gagnant", correspondant au thème proposé.

Cette semaine : 


Les trois phrases qui vous ont le plus marqué dans vos trois dernières lecture (1 livre = 1 phrase)



Comme je n'ai pas noté pendant ma lecture les phrases qui me plaisaient, il faudrait que je relise tout pour savoir quelles sont celles qui m'ont le plus marquées.

Donc je vais juste essayer de trouver des phrases qui me plaisent ou me touchent, un peu au hasard. Par contre, je ne vais pas citer juste UNE phrase, car la plupart du temps, ça ne signifie rien, une seule phrase sortie de son contexte. Je préfère citer des petits passages qui ont été importants pendant ma lecture.


3/

"Le loquet de la porte a commencé à bouger. Au début, il a seulement tremblé, comme si la main qui essayait de le soulever était trop faible pour l'ôter complètement du mentonnet. Le mouvement a cessé, et je venais de décider que je n'avais rien vu du tout - que c'était une hallucination due à la fièvre - quand il s'est soulevé d'un coup avec un petit clac et la porte s'est ouverte en grand dans un souffle de vent froid. Debout sous la galerie se tenait ma femme. Elle portait encore sa capuche en toile de jute, maintenant parsemée de neige ; le trajet avait dû être long et pénible depuis l'endroit qui aurait dû être sa dernière demeure. Son visage décomposé était flasque, la partie inférieure toujours déportée sur le côté, son rictus plus accentué que jamais. C'était un rictus entendu et quoi d'étonnant à cela ? Les morts comprennent tout."





Ce passage fait partie de la première nouvelle, intitulée 1922, dans laquelle un fermier du Nebraska tue sa femme pour une histoire de terrain, avec la complicité de son fils de 14 ans. Ici, le fermier voit sa femme revenir d'entre les morts pour lui faire d'horribles révélations.


2/

"Les rennes. D'abord, arriva le troupeau, se répendant entre les arbres comme de l'eau à travers un lit de roseaux. Les mâles ouvraient la marche ; ils avaient presque tous perdus leurs bois ou n'en conservaient que des moignons deveteux. Leur poil d'hiver partait par plaques, mais ils avançaient fièrement, le regard attentif, descendaient la colline et passaient devant elle avec une lenteur pleine de grâce. Dans un premier temps, la quantité de bêtes qui apparaissaient sur la crête pour aborder la petite vallée avait suffi à l'effrayer. C'était son premier aperçu de la richesse de ce peuple. Jusqu'alors, elle avait vécu seule dans le vallon boisé, soignant les maux de ces éleveurs sans participer à leur existence. Maintenant, elle allait être entraînée par une force aussi irrésistible que celle déployée par la masse d'animaux qui déferlaient sous ses yeux. Ils étaient très nombreux. Mais ils défilaient sans prêter la moindre attention à elle, Kerleu ou aux deux rennes bâtés."







Dans ce passage, Tillu et Kerleu sont sur le point de se joindre à la caravane du Peuple des rennes qui commence sa migration vers le campement d'été, et c'est la première fois qu'ils voient le troupeau au grand complet.


1/

"Soudain, une grande ombre passa entre eux. Heckram s'accroupit près de Kerleu sans regarder Tillu et, lorsqu'il prit la parole, il n'y avait que de la curiosité dans sa voix.
- Que fais-tu ?
Le sens était clair, même si les mots ne l'étaient guère.
- Rien, sans doute, répondit Kerleu d'un ton boudeur.
Il banda ses muscles pour accueillir la gifle qu'il attendait.
L'homme tendit la main et Kerleu frémit quand elle se posa sur son poignet. Tillu se prépara à intervenir. Certains hommes pensaient que Kerleu faisait semblant de peiner à la tâche et ils essayaient de l'instruire par la cruauté. Si jamais cet Heckram s'avisait de...
Kerleu voulut aussitôt se soumettre, et donner le bois et le couteau à l'homme, mais celui-ci les refusa,  puis disposa autrement les mains du garçon sur la pièce et l'outil. Enfin, il referma sa paume immense sur la petite menotte qui tenait la poignée de l'objet et la guida de sorte que le tranchant de la lame s'insinue sous le noeud récalcitrant.
- Tu vois ? demanda-t-il
Et tandis que Kerleu hochait la tête, nerveux, Heckram ajouta sa force à la sienne pour faire levier ; l'écorce vola dans la tente et rebondit sur la paroi. Le chasseur éclata de rire et bientôt Kerleu se joignit à lui : le morceau de bois brillait, blanc et lisse, entre ses mains.
- Alors, que fais-tu ? demanda l'autre, l'air dégagé.
- Une cuillère, décida le garçon."






Ceci est un des passages les plus importants du livre, car c'est la première fois qu'un homme est gentil avec Kerleu, spontanément et sans arrière-pensée.




Voilà pour ce tiercé!




La semaine prochaine, le thème sera :





Les trois derniers livres que vous avez abandonnés parce qu’avec la meilleure volonté ce n’était pas possible.






2 commentaires:

  1. Tricheuse!!!! Lol.
    J'ai hésité à faire comme toi (mais sur deux phrases maxi) mais je me suis dit que si moi je commençais à ne pas respecter mes propres consignes, plus personne ne les respecterais!
    Des extraits intéressants, mais des extraits, pas des phrases. L'exercice est pas le même du coup

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  2. Ne m'en veux pas, mais je n'arrive pas à mettre une seule seule phrase. Je trouve que c'est trop difficile de sortir une phrase de son contexte. Mais c'est vrai que ton tiercé aussi est intéressant. :-)

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