vendredi 20 octobre 2017

Harry Potter et l'enfant maudit

Auteur : J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany
Editeur : Gallimard
Parution : 14 octobre 2016
Nombre de pages : 341









Etre Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

















Ce que j'en ai pensé



J'ai beaucoup hésité avant de lire ce livre, car j'ai entendu pas mal de critiques négatives (et parfois très négatives), et, en tant que fan de la saga Harry Potter, je n'avais pas envie d'être déçue. Par ailleurs, il n'est pas encore sorti en poche, et je n'achète quasiment jamais de grand format, surtout pas si je ne suis pas sûre d'aimer.
Et puis on m'a proposé de me le prêter, alors je me suis dit "pourquoi pas ?", car j'étais quand même curieuse de découvrir ce "8e tome" de Harry Potter (même si, pour moi, il ne fait pas vraiment partie de la saga), et de voir si j'allais aimer ou pas.

Et bien la réponse est OUI, j'ai beaucoup aimé ce volume, même s'il n'est pas exempt de quelques défauts, que j'attribuerais à sa forme.

En effet, je pense que cette histoire aurait vraiment eu tout à gagner à avoir été écrite sous forme de roman, et non pas de pièce de théâtre, car elle est suffisamment riche et étoffée pour ça. Et le fait que ce soit une pièce de théâtre, avec tout ce que cela comporte, rend la lecture un peu hachée, discontinue. Et ce n'était pas forcément agréable. J'aurais préféré une lecture plus fluide. 

D'ailleurs, je ne sais pas ce que la pièce doit donner, mais ce qui est sûr, c'est que ça ne doit pas être de tout repos pour les machinistes de changer de décor chaque fois que c'est indiqué dans le livre ! C'est bien simple, il y a des moments où le décor change à chaque scène, et celles-ci sont parfois très brèves. Mais bon, ceci est un autre sujet, et c'est vraiment le seul reproche que je peux faire à cet ouvrage. 

Ma première impression, au début de cette lecture, a été de lire une fanfiction de Harry Potter, ce qui n'est pas péjoratif du tout pour moi, étant donné que j'en ai lu d'excellentes, qui m'ont marquée profondément et auxquelles je repense encore parfois. Car il faut savoir qu'à une époque (en 2011 et 2012), j'en lisais énormément (je ne lisais même plus que ça) et des intrigues qui se passent après la fin du 7e tome, je peux vous dire que j'en ai lu un paquet ! Donc, au début, ça me faisait tout drôle car j'avais l'impression d'être revenue à mon époque des fanfictions. Et puis je suis vraiment rentrée dans l'histoire, et cette sensation s'est estompée peu à peu, car j'ai oublié tout ce qui m'entourait et je n'ai plus pensé à rien sauf à l'aventure passionnante que j'étais en train de lire.

Ce qui m'a le plus marquée tout au long de ma lecture, c'est la magnifique - et très inattendue - amitié entre Albus, le plus jeune fils d'Harry, et Scorpius, le fils de Drago Malefoy. Cette amitié prend naissance dès le premier voyage vers Poudlard, dans le Poudlard Express, et sera indéfectible, tant leur attachement l'un pour l'autre est fort. Et ce, malgré la farouche opposition qu'y pourront apporter Harry ou bien Rose, la fille d'Hermione et Ron, qui ressemble trait pour trait à sa mère, surtout au niveau du caractère. Rose ne peut pas concevoir que le fils de Drago Malefoy puisse être gentil, et elle aura toutes les peines du monde à changer d'avis, malgré tous les efforts de Scorpius dans ce but.

Pourtant, dès son "entrée en scène", on se rend compte que Scorpius est un garçon adorable, aussi agréable, sympathique et honnête que son père pouvait être odieux et fourbe, et cette première image que l'on a de lui ne se démentira jamais au cours de l'histoire. Clairement, c'est mon personnage préféré dans cette pièce.

J'ai trouvé Albus un tout petit peu moins attachant car c'est un enfant réservé et peu sûr de lui, morose et un tantinet aigri, qui se sent écrasé par le statut de héros de son père, et a du mal à trouver sa place dans sa vie. 

Pour ne rien arranger, cette position de "fils de l’Élu" ne joue pas du tout en sa faveur à Poudlard, probablement en raison de jalousies, mais aussi à cause de la décision surprenante du Choixpeau magique, qui le propulse à Serpentard, ce que ne lui pardonneront pas les élèves des autres Maisons, tandis que ceux de sa propre Maison - de Serpentard, donc - ne l'accepteront jamais vraiment.

Son ami Scorpius n'est pas mieux toléré, en tant que fils du tant haï et redouté Drago Malefoy. Et comme si ce n'était pas assez, une rumeur aussi idiote qu'horrible et néanmoins persistante, affirme qu'il serait en réalité le fils de Voldemort. On imagine donc sans peine le sentiment d'isolement et la détresse que doit ressentir ce garçon face à tant de bêtise et de méchanceté, et cela le rend encore plus attachant, d'autant plus que sa vie chez lui n'est pas rose non plus. 

Ces deux solitudes vont donc se trouver, et leur amitié n'en sera que plus forte. Et moi, c'est ce qui m'a le plus touchée dans ce livre.

Ensuite, il y a la relation difficile entre Albus et son père. Si Harry a toujours été mal à l'aise avec sa célébrité, c'est encore plus difficile maintenant que les Sombres Evénements font partis d'un lointain passé. Il aimerait vivre une vie paisible, comme n'importe qui, mais c'est impossible car les gens le verront toujours comme le Sauveur du monde des Sorciers. Mais il n'y a pas que lui qui vive mal sa notoriété : son fils Albus également. Il ne supporte pas d'être le fils du Grand Héros car il a l'impression de n'être réduit qu'à ça : le fils de... 

D'un côté, c'était assez amusant de voir le grand Harry Potter se débattre dans des problèmes "normaux", des problèmes que connaissent quasiment tous les parents du monde, qu'ils soient Sorciers ou Moldus (c'est-à-dire Humains), et ne pas savoir comment s'en sortir. Bon, en même temps, Harry n'a jamais été mon personnage préféré de cette saga (oui, je sais, je suis bizarre), et il m'a toujours un peu agacé par son côté timide, trop modeste et ayant toujours l'air d'avoir peur de tout. D'où, peut-être, mon manque de compassion à l'égard de ses soucis de père.

Mais en même temps, j'étais très triste de voir que ces deux-là n'arrivaient pas à se parler ni à se comprendre. Le mal-être du jeune Albus est très bien rendu, et on aimerait pouvoir alléger ce poids qui pèse sur ses épaules.

Et c'est justement pour se sentir un peu moins inutile, pour essayer de ressembler un peu à ce père qu'il admire et déteste à la fois (enfin... qu'il croit détester), qu'Albus, entraînant Scorpius avec lui, va se lancer dans une aventure qui va très vite les dépasser et mettre le monde entier en danger.

Il va être question de retours dans le passé pour éviter la mort d'un personnage, mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, dans leurs têtes innocentes, c'est que chaque modification du passé, même infime, peut avoir d'énormes répercussions sur le présent, et ils vont l'apprendre à leurs dépens. 

C'est une aventure riche en émotions fortes et en rebondissements, comme sait si bien les échafauder J.K. ROWLING, avec un côté sombre que j'ai apprécié car il donne une dimension plus adulte et plus dramatique à cette oeuvre, un peu comme dans le dernier tome de la saga (mais en moins dur, quand même).

Evidemment, tous ces événements feront prendre conscience de beaucoup de choses à tous les protagonistes, les jeunes comme les adultes, et changeront même les relations de certains de façon radicale, dans le bon sens du terme, et j'ai beaucoup aimé cela également.

Cette suite de la saga Harry Potter a donc été pour moi une agréable surprise. J'y ai retrouvé les personnages que j'aimais, dans de nouveaux rôles, puisqu'ils sont maintenant adultes et parents, et puis j'en ai découvert de nouveaux, très attachants et aussi téméraires que leurs parents avant eux. J'ai ressenti beaucoup d'émotions, et j'ai trouvé que les auteurs traitaient les vrais sujets avec justesse, tendresse et énormément d'humanité, ce qui rendait le tout d'autant plus crédible et touchant. 


Conclusion : De l'action, de l'humour, des émotions fortes, de la colère, de la tristesse, des disputes, des réconciliations, de l'amitié vraie et forte, et par-dessus tout cela, l'amour, le plus beau, le plus pur, celui des parents pour leurs enfants et des enfants pour leurs parents.  Une belle réussite, pour moi.


Ma note : 17/20




Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :












2 commentaires:

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