mardi 25 juin 2019

Grossir le ciel

Auteur : Franck BOUYSSE
Editeur : Le Livre de Poche
Parution : 6 janvier 2016
Nombre de pages : 235






L' abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l' avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c était un peu comme si l' abbé faisait partie de sa famille, et elle n est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n' en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu' un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C' est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée ? Non. Longtemps après, Gus se dira qu' il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s est-il passé chez Abel ?














Ce que j'en ai pensé



Ce roman n'est pas un coup de cœur, mais c'était vraiment très bien.
Très bien écrit - d'une écriture tantôt abrupte et sans fioriture, allant droit au but, et tantôt presque poétique -, et très prenant.

Prenant oui, c'est le mot, car il m'a bien remuée.

Et pourtant, c'est une histoire à l'allure toute simple, qui arrive à des gens vraiment très modestes et sans histoires, au premier abord.

Mais il ne faut pas se fier aux apparences et c'est souvent dans les endroits les plus reculés qu'il y a les plus gros secrets, car dans ces endroits-là, la vie est rude, le travail pénible, et on n'a pas le temps de s'appesantir sur les sentiments. 

Du coup on garde tout pour soi et on se parle très peu.
Et dans ce roman, c'est exactement ça.

Les personnages mènent une vie dure et solitaire, et ne se livrent pas facilement.

C'est une histoire qui paraît simple, au premier abord, mais qui se révélera beaucoup plus complexe et tragique qu'on pensait.

Les relations entre les deux personnages principaux sont faites d'un mélange de pudeur, de non-dits et d'une sorte d'amitié bourrue, à l'image de leur caractère.

Malgré ce côté "ours" et abrupt, on s'attache vite à eux, surtout à Gus, puisque tout est raconté selon son point de vue.

Gus est d'un abord difficile pour les gens, il a son franc-parler qui ne plaît pas à tout le monde, mais il en va tout autrement avec les animaux. Que ce soient les animaux de sa ferme, son chien ou les animaux sauvages de la forêt, il les soigne tous et s'en occupe avec amour, et cela contribue à le rendre attachant à nos yeux. Cela, et les fragments de sa vie passée que l'on découvre par petites touches, et qui expliquent son dureté actuelle.

Ce roman n'est pas vraiment un policier, pour moi, dans le sens où il n'y a pas d'enquête, mais il y a un mystère dont la résolution finale apporte son lot de surprises et de révélations, dont Gus se serait bien passé.

Pour moi, on est plus dans un roman noir, avec une ambiance pesante et austère qui lui convient parfaitement et nous immerge dans le récit jusqu'au cou.

C'est très bizarre, car on ne peut pas dire que j'ai passé un bon moment avec cette lecture, sans pour autant qu'elle me mette mal à l'aise, car ce n'était pas glauque ni malsain.
C'était juste âpre et sombre. D'ailleurs, je l'ai dévorée, ce qui prouve que malgré tout, cela m'a plu.

Au final, je pense que cette lecture restera longtemps en moi car elle ne m'a pas laissée indifférente.



Ma note : 17/20





Cette lecture rentre dans le cadre des challenges :



















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